Un rapport sur le devenir de la production fruitière en France a été remis à Stéphane Le Foll mardi par Régis Hochart, membre du Conseil économique, social et environnemental et ancien porte-parole de la Confédération paysanne. Le ministre de l'Agriculture lui avait confié le 21 février 2014 une mission « visant à réfléchir aux perspectives pour l'arboriculture française et à identifier des leviers d'actions ».
Dans son rapport, Régis Hochart relève les atouts dont dispose le secteur des fruits, en matière notamment de savoir-faire et d'image mais souligne les enjeux à relever, en particulier en termes d'organisation et d'utilisation des produits phytosanitaires.
Le document formule des propositions pour un verger français durable autour de quatre axes principaux.
Le premier concerne l'organisation accrue de la production et des marchés. Selon lui, « l'arboriculture fruitière pourrait se diversifier en produisant simultanément des fruits frais et des fruits destinés à la transformation », avec un système de double fin ou de vergers spécifiques.
L'auteur plaide pour une rénovation de la conduite des vergers et propose un redéploiement dans les régions où la production s'est étiolée. L'amélioration de la mise sur le marché pourrait passer par le regroupement de l'offre via l'émergence d'opérateurs leaders par produit, la structuration de l'exportation et la connaissance anticipée par les producteurs et metteurs sur le marché des volumes et des périodes de cueille pour chaque produit pour préparer la campagne. Le rapport pointe aussi l'importance de maintenir une diversité des circuits de distribution, « en contenant la prépondérance de la grande distribution ». La nécessité d'avoir une « démarche d'évitement de la crise » est mise en avant.
Deuxième axe de propositions : une plus grande valorisation de la qualité des produits français, en affirmant les spécificités des productions et en renforçant leur ancrage territorial. « L'élaboration d'axes de communication pertinents » est aussi nécessaire, estime Régis Hochart.
Troisième axe : le développement des filières de proximité et des circuits courts. Ces démarches « locales » justifient « d'être promues, mais aussi organisées avec les collectivités et les organismes de développement.
Enfin, dernier axe retenu par Régis Hochart : l'innovation. Elle passe, selon lui, par la modification de l'approche en protection des cultures, par la promotion de l'emploi local, par les formations de tous les acteurs et par une fluidification des relations entre les producteurs et leurs organisations économiques (avec notamment le renforcement des OP commerciales).
Saluant la qualité du travail effectué, Stéphane Le Foll a demandé à Régis Hochart « de poursuivre ses échanges avec la filière. Ce rapport pourra en effet utilement contribuer aux réflexions en cours sur les perspectives et la stratégie de la filière, en particulier dans le cadre de la préparation des Assises des fruits et légumes, qui seront organisées par Interfel à l'automne 2015 », précise le ministère de l'Agriculture dans un communiqué paru mardi.