«Incroyable! Alors que les firmes américaines, pour nous imposer leurs maïs OGM interdits à l'importation dans l'UE, l'incorporent en petite quantité dans du soja, lui-même OGM, la Commission européenne, gênée de devoir bloquer ces livraisons non conformes dans les ports, demande aux Etats membres de prendre leurs responsabilités en autorisant l'importation de ces maïs OGM», s'est exclamée la Coordination rurale, mardi, dans un communiqué publié conjointement avec l'OPG (Organisation des producteurs de grains), son organisation spécialisée.
La Commission européenne s'est inquiétée lundi du risque de pénurie dans l'approvisionnement en soja destiné à l'alimentation animale dans l'UE après le blocage depuis cet été de plusieurs cargaisons où ont été détectées des traces de maïs OGM non autorisé, lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture.
«A aucun moment, la Commission ne se remet en cause sur l'échec du développement des protéines végétales en Europe, sujet sur lequel elle nous montre qu'elle n'est pas à une capitulation près», déplorent la Coordination rurale et l'OPG.
«Aujourd'hui, 75% de nos protéines végétales sont importées du continent américain sous forme de tourteaux et de graines de soja. L'Europe a préféré délocaliser la production de ces protéines végétales, imposant ainsi à ses agriculteurs la jachère, puis la monoculture des céréales, et donc des excédents artificiels avec, à la clé, des prix très bas pour ses producteurs», estiment-elles.
«Face au refus des OGM exprimé par la majorité des citoyens européens, le bon sens voudrait que la Commission reconnaisse ses erreurs et renoue avec une politique agricole en faveur des cultures d'oléagineux et de protéagineux. Le soja peut très bien se cultiver sur près de la moitié des terres de l'UE», proposent les deux organisations syndicales.
Lire également: