Jean-Hugues Bourgeois, un jeune agriculteur bio au Teilhet (Puy-de-Dôme), qui avait reçu depuis des mois des menaces de mort et dont certaines chèvres avaient été abattues, a finalement décidé de jeter l'éponge, a-t-il annoncé lundi.
«Je suis fatigué, écoeuré, j'ai donc décidé de quitter le village», a déclaré le jeune agriculteur de 28 ans, qui a vendu la semaine dernière son troupeau de 35 chèvres et de 170 brebis. «Ma famille est soulagée», a-t-il ajouté, la voix lasse.
Originaire des Hautes-Alpes, M. Bourgeois, installé au début de 2006 dans le Puy-de-Dôme où un agriculteur local proche de la retraite lui avait loué une cinquantaine d'hectares pour y faire de l'élevage et des céréales, est actuellement «à la recherche d'une ferme ailleurs» pour y poursuivre son activité.
Au début de novembre, l'une de ses agnelles avait succombé et des analyses toxicologiques, effectuées par l'Ecole vétérinaire de Lyon, ont depuis révélé que l'animal avait été empoisonné avec un produit actif «que l'on retrouve dans la mort-aux-rats», selon une source judiciaire. Néanmoins, il convient d'être prudent, l'empoisonnement pouvant être accidentel, a-t-on ajouté de même source.
Le 4 septembre, le procureur de la République de Riom (Puy-de-Dôme) avait ouvert une information judiciaire contre X pour mort donnée volontairement à des animaux domestiques, destruction par incendie volontaire et menaces de mort.
Depuis le début de l'année, le jeune agriculteur a été victime de plusieurs actes de vandalisme et de menaces de mort contre sa famille.
A la fin de mars, son troupeau de chèvres avait été tué au pistolet d'abattage. En août, une grange où il entreposait son foin avait été détruite dans un incendie volontaire. Peu avant la rentrée scolaire, il avait reçu une lettre en forme de cercueil contenant des menaces de mort et de viol contre sa fille de 8 ans. Un nouvel incendie volontaire avait détruit début octobre une grange lui appartenant.