La Commission européenne a complété le 23 juillet le plan d'action de l'UE contre le réchauffement climatique avec un objectif de réduction de 30 % de la consommation d'énergie d'ici à 2030, a annoncé à l'AFP une source européenne. Il reviendra aux dirigeants des Etats membres de décider du caractère contraignant ou non de cet objectif lors de leur sommet en octobre, a précisé cette source proche du dossier.
L'objectif de 30 % était défendu par la commissaire en charge du Climat, Connie Hedegaard. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, était partisan d'un effort moindre pour éviter de braquer les Etats membres, inquiets face aux montants des investissements nécessaires pour réaliser ces économies d'énergie. Mais Mme Hedegaard a reçu le soutien du prochain président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui a réclamé « un objectif de 30 % en efficacité énergétique à l'horizon de 2030 » lors de son discours au Parlement européen la semaine dernière.
La ministre française de l'Energie et de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est également prononcée pour « une réduction d'au moins 30 % de la consommation d'énergie », dans une lettre adressée à la Commission dont l'AFP a obtenu copie.
Un triple objectif pour 2020
L'Union européenne s'est fixé trois objectifs pour 2020 : réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990, porter à 20 % la part des renouvelables dans la consommation d'énergie et réaliser 20 % d'économies. Tous trois sont déjà pratiquement réalisés.
L'exécutif européen a appelé à poursuivre l'effort, et proposé de porter à 40 % la réduction des gaz à effet de serre en 2030 et à 27 % la part des renouvelables. Il manquait l'objectif pour l'efficacité énergétique, rendu important en raison des menaces que les tensions entre la Russie et l'Ukraine font peser sur les approvisionnements en gaz de l'UE.
La différence de cinq points entre l'objectif initial de 25 % et les 30 % réclamés par M. Juncker représente une réduction de 11,5 % des importations de gaz de l'UE. Les achats de gaz à la Russie couvrent 25 % des besoins des pays de l'UE, pour une facture totale de 35 milliards d'euros en 2013, soit 3 milliards par mois, selon la Commission.
Au total, ces trois objectifs représentent la contribution de l'UE en vue du sommet mondial sur le Climat qui sera organisé en décembre 2015 à Paris.