La biologie de synthèse est source d'applications « potentielles considérables », des biocarburants aux médicaments, selon un rapport parlementaire qui invite à « maîtriser les risques » liés à la manipulation du vivant et à favoriser une « discussion publique sereine ».
Créer des alternatives aux énergies fossiles grâce à des bactéries productrices de nouveaux biocarburants et lutter contre la pollution figurent parmi les projets mis en avant par le rapport sur « Les enjeux de la biologie de synthèse » rédigé par Geneviève Fioraso, députée de l'Isère, et rendu public mercredi.
Les techniques d'ingénierie génétique utilisées par les pionniers de la biologie de synthèse permettent également de produire à moindre coût un médicament contre le paludisme, l'artémisinine, ou une hormone aux propriétés anti-inflammatoires, l'hydrocortisone, grâce à des microorganismes transformés en « usines vivantes ».
Favorable à un « développement maîtrisé, en toute transparence » d'une « véritable filière » allant de la recherche fondamentale aux applications industrielles, Geneviève Fioraso insiste sur la nécessité d'informer le public « sans cacher les risques potentiels ».
Les chercheurs et les experts français et étrangers, consultés dans le cadre de la mission confiée par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), ont formulé des appréciations divergentes sur les risques. Pour certains, plus un microorganisme est modifié génétiquement, plus il devient vulnérable. D'autres n'excluent pas la possibilité d'une dissémination mal contrôlée, conduisant à des croisements non souhaités avec d'autres organismes, et à une prolifération incontrôlée.
Les études « menées à ce jour ne font pas apparaître de risques arrêtés vraiment nouveaux », résume Mme Fioraso, qui préconise la « création d'un cadre international pour l'évaluation et la régulation des risques identifiés » dans ce domaine émergent. Elle recommande aussi de « prévenir les dérives liées à une pratique abusive du brevetage » et de mettre en place un cadre juridique « équilibré qui préserve l'accès public aux connaissances portant sur le vivant ».
A télécharger :
- Le rapport parlementaire de Geneviève Fioraso (document provisoire)