L'Anefa, Association nationale emploi formation en agriculture, encourage les reconversions en agriculture : le secteur agricole, deuxième employeur en France, recrute chaque année 50.000 salariés permanents. Une condition pour obtenir un emploi qualifié : se former.
L'Anefa organisait un « job café », le 24 février au Salon de l'agriculture, pour convaincre ceux qui veulent se reconvertir que l'agriculture leur tend les bras. Sébastien était militaire de carrière, Benoît travaillait dans les énergies renouvelables. Daniel, lui, vient de vivre la douloureuse fermeture des abattoirs Gad. A l'approche de la quarantaine, ils sont tous les trois en reconversion professionnelle en agriculture.
Sébastien, ancien militaire dans l'armée de terre, a choisi la production porcine. Cette production « très technique », dit-il, « convient à mon penchant pour ce qui est carré. Je recherchais un métier avec autonomie et responsabilité. Je termine mon certificat de spécialisation le 7 mai. Et le 11 mai, je rentrerai en CDI chez mon maître de stage ».
Benoît, lui, envisage un jour de s'associer dans un Gaec. Titulaire d'une lience professionnelle en environnement, il finit sa formation BPREA dans la Sarthe. Il recherchera ensuite un poste dans un élevage laitier : « Cet été, je travaillerai en CDD. Mais ensuite, je ne m'inquiète pas pour trouver un poste fixe. Il y en a. »
Daniel, lui, a sauté sur l'opportunité de se former pour travailler dans les serres dès qu'il a été licencié de chez Gad : « Je ne suis resté chez moi que deux mois. Je voulais retravailler au plus vite pour moi et ma famille », dit-il, encore marqué par son expérience précédente. Il achève son plan de formation qui conjugue cours et stages. Il espère ensuite un travail fixe dans une serre pas trop éloignée de son lieu de vie. Il bénéficie d'un complément de salaire le temps de sa reconversion.
50.000 permanents à recruter chaque année
Du côté de la rémunération, Sébastien souligne qu'il a bon espoir d'augmenter progressivement son salaire en gagnant en autonomie et en expérience. Pour l'instant, il gagne entre 1.300 et 1.500 euros nets.
Quelques chiffres : l'agriculture recrute 50.000 permanents par an, essentiellement en viticulture (11.000), jardins et espaces verts (9.000), polyculture-élevage (6.700) et cultures spécialisées (6.100). L'agroéquipement annonce 5.000 emplois à pourvoir, dont 90 % en CDI.
L'Anefa propose une bourse de l'emploi qui diffuse chaque année 7.000 offres et reçoit 13.000 demandes.