Les agriculteurs du Nord Pas-de-Calais étaient plus de 1.200, dont cent-cinquante avec leurs tracteurs, à défiler dans les rues de Lille, mercredi 11 mars, à l’appel de leurs FDSEA et des Jeunes Agriculteurs.
Ils voulaient ainsi dénoncer «le sabordage économique» de leur région par le plan Barnier. Dans les rangs des manifestants, on demandait un retrait pur et simple du plan. «Le gouvernement a déjà fait marche arrière sur d’autres réformes», commente l’un d’entre eux.
Mais les responsables syndicaux n’y croient pas. «Il faut préserver à tout prix les 11% d'aide couplée encore en suspens, insiste Christian Durlin, président de la FDSEA du Pas-de-Calais. Et il nous faut un plan d’accompagnement conséquent pour compenser les pertes et redonner de la valeur ajoutée à nos exploitations».
Car les pertes sont très importantes. Le revenu moyen des exploitations de la région, actuellement de 20.000 €/an, va chuter de 4.000 €/an en retenant l’hypothèse du prélèvement de 14/25ième des aides couplées. «C’est une moyenne, précise Denis Bollengier, vice-président de la FDSEA du Nord. En réalité, les exploitations Scop + betteraves et les éleveurs laitiers en système maïs fourrage sont beaucoup plus touchés».
Pour les producteurs de betterave, ce plan est d’autant plus difficile à accepter qu’ils subissent déjà depuis deux ans, une forte chute de revenu suite à la réforme du régime sucre. Les éleveurs laitiers estiment quant à eux que la prime de 19 €/ha qu’ils devraient récupérer en maïs, est ridicule au regard de ce qu’ils vont perdre.