Orama, l'union des grandes cultures, a réalisé ses premières évaluations suite aux mesures de redistribution des aides annoncées par Michel Barnier.
Celles-ci «font ressortir une précarisation extrême des résultats pour une large proportion d’exploitations de grandes cultures», indique l'organisation dans sa publication Scop Info de mars-avril, diffusée mardi.
L’exercice de simulation a consisté à mesurer ce qui pourrait se passer en 2012 par rapport à 2006, année de résultats moyens. 2012 est l’année où la modulation supplémentaire imposée par l’Europe atteindra son plafond de 5%.
Selon les hypothèses de prix et de charges retenues par Orama, le résultat disponible par actif familial avant cotisations sociales s’établirait à 14.800 € en 2012 sur les exploitations de grandes cultures, soit 60% de moins que les 37.000 € de 2006.
La proportion des exploitations de grandes cultures sur lesquelles le résultat serait inférieur à 20.000 € s’accroîtrait «très fortement». De 36% en 2006, elle passerait à 65% en 2012. Dans ces 65%, le sous-ensemble des 10 à 20.000 € resterait stable, celui de 0 à 10.000 € augmenterait presque de moitié (18%) et celui des exploitations à résultat négatif serait triplé (31%), selon Orama.
Orama explique que pour conserver les 37.000 € de 2006, il faudrait une progression de 45% des prix aux producteurs par rapport à cette année-là.
«Même s’il faudra compléter ce travail en faisant varier les hypothèses et en y intégrant l’attribution des nouvelles aides en protéagineux et en blé dur (modalités encore inconnues, mais impact global faible de toute façon), il confirme déjà avec évidence que le Gouvernement va mettre les exploitations de grandes cultures dans une situation extrêmement précaire», déclare Orama.