Visionnez également les interventions de Michel Ferret, chef de service des marchés et des filières, et de Xavier Rousselin, chef du bureau du marché des céréales , tous deux de l'OniGC . |
«Le rythme des exportations communautaires sur pays tiers est soutenu», a indiqué Rémi Hacquin, président de l’OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures), à l’issue du conseil spécialisé de l’office le 11 mars 2009.
Les certificats délivrés dans l’UE concernaient au début de mars 14,9 millions de tonnes (Mt) de blé, «du jamais-vu». C’est trois fois plus que l’an dernier à la même époque (4,7 Mt). Pour l’ensemble de la campagne 2008-2009, le CIC (Conseil international des céréales) prévoit 19 Mt d’exportations européennes de blé.
Les certificats ont été délivrés essentiellement en Bulgarie et en Roumanie (1,7 Mt), en France (5,3 Mt), et en Allemagne (4,2 Mt). Une grande partie des blés allemands est d’ailleurs destinée à l’Iran, qui est devenu, cette campagne, un importateur majeur, après deux années de sécheresse.
Acheteur de 1 Mt en 2005-2006, puis de seulement 300.000 tonnes en 2006-2007 et de 100.000 tonnes en 2007-2008, l’Iran pourrait être demandeur d’au moins 5,3 Mt cette campagne et compter parmi les plus gros importateurs mondiaux.
«Ce pays sera de nouveau aux achats en 2009-2010», assure Michel Ferret, chef de service des marchés et des filières à l’OniGC. Même chose pour l’Arabie Saoudite qui pourrait importer 1,2 Mt la prochaine campagne.
Le pays a décidé l’arrêt progressif, d’ici à 2016, de la culture du blé après s’être lancé dans les années 1980 dans une politique de subvention de la production dans le désert. Mais les coûts importants de l’irrigation, fondée sur la désalinisation de l’eau de mer, ont eu raison de cette politique qui avait permis d’atteindre l’autosuffisance et d’exporter. Il a déjà acheté 495.000 tonnes de blés canadien et allemand au début de 2009. D’autres appels d’offres sont prévus.
«La France aura son mot à dire sur les débouchés Iran et Arabie Saoudite», estime Fabien Bova, directeur général de l’OniGC. Si les conditions qualitatives de la récolte sont acceptées par ces deux pays. L’Hexagone a vendu 350.000 tonnes à l’Iran au début de la campagne.
Michel Ferret a par ailleurs expliqué qu'on assistait actuellement à un phénomène de «terres porteuses». Des pays importateurs cherchent en effet à acquérir des terres dans d'autres pays où des surfaces sont encore disponibles et où la main-d'oeuvre est moins chère.
L'Arabie Saoudite a ainsi recemment acquis des terres au Soudan. Elle vise aussi des surfaces au Pakistan, au Vietnam, aux Philippines, en Ethiopie, en Turquie, au Kazakhstan et en Ukraine. La Corée-du-Sud a investi à Madagascar et l'Egypte, au Soudan. Et la Lybie souhaiterait s'implanter en Ukraine.