Le député des Bouches-du-Rhône, Bernard Reynès (UMP), continue à défendre âprement son projet de taxer les sodas pour abaisser le coût du travail permanent en agriculture.
Lui et le gouvernement ont toutefois dû accorder leurs violons sur l'impérative affectation des produits de la taxe aux employeurs agricoles. Et contrairement à ce qu'avait annoncé François Fillon lors de la présentation de son plan de rigueur, au mois d'août, l'enjeu n'est pas la lutte contre l'obésité.
« Ma proposition ne s'appuie pas sur des arguments de diététique, car il faudrait alors ouvrir le débat aux barres chocolatées, chips... Et la liste est longue. C'est plutôt de dénoncer une niche fiscale car ces produits ne sont pas issus de la production agricole et ne devraient pas bénéficier d'une TVA à 5,5% », insiste Bernard Reynès.
Dans ces conditions, les producteurs de boissons gazeuses auront du mal à crier à l'injustice... Coca-Cola est d'ailleurs revenu sur son « chantage aux investissements » : la filiale française du groupe de boissons avait réagi à l'annonce de la taxe en annonçant la suspension d'un investissement de 17 millions d'euros prévu pour l'usine de Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône en 2012. Mais Coca-Cola Europe a vite démenti ces intentions.
« Aujourd'hui, le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture soutiennent ma position », assure Bernard Reynès, qui poursuit ses allers et retours entre Paris et Bruxelles pour démontrer l'eurocompatibilité de sa proposition.
« Le dialogue va continuer jusqu'au dépôt de l'amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, en octobre, indique-t-il. L'objectif est que les employeurs agricoles puissent compter sur une réduction de charges significative, c'est-à-dire d'au moins un euro, dès janvier 2012, conformément aux engagements du gouvernement. »