Les producteurs de fruits et légumes se disent généralement soulagés après l’accord trouvé mardi à Luxembourg par les ministres européens de l’Agriculture sur la réforme de l’OCM fruits et légumes.
«Les préoccupations des producteurs face aux risques de distorsions de concurrence liées aux aides devraient pouvoir être prises en compte avec la possibilité de reporter jusqu’en 2010 le basculement du régime fruits et légumes dans le régime général de soutien à la production agricole» se félicite la FNSEA dans un communiqué paru mercredi. Le syndicat agricole apprécie également «le délai accordé aux filières transformées, pruneaux et tomates notamment pour affronter les conséquences du découplage total».
De son côté, la FNPL (fédération des producteurs de légumes) se réjouit du mécanisme adopté pour gérer les crises. «Le passage de 4,1% à 4,6% du plafond de l’aide aux fonds opérationnels va permettre d’anticiper et de gérer les crises», affirme Bruno Scherrer, directeur de la FNPL qui se félicite aussi du fait que les producteurs indépendants puissent être associés pendant trois ans à ce système de gestion de crises.
Un avis non partagé par le Modef: «les mesurettes d’aides à la gestion de crises (…) sont scandaleuses» estime le syndicat dans un communiqué publié mercredi. «Le nouvel accord valide la situation de crise permanente à prix bas» argumente-t-il. Et de considérer que la grande distribution peut «se féliciter de cet accord, elle peut continuer à importer de tous les coins du monde et ruiner les producteurs français en toute tranquillité». La crainte du Modef est de voir «l’accélération de la disparition des producteurs, des produits du terroir et de la qualité en favorisant le développement massif de la production industrielle banalisée».