Le ministre de l'Agriculture a dévoilé mardi 24 mars à Rungis ses «dix priorités» pour renforcer l'agroalimentaire et les autres secteurs travaillant sur des produits issus de l'agriculture. Les mesures annoncées doivent permettre de développer la recherche dans cette filière.
M. Barnier avait lancé en décembre des Assises des agro-industries qui se sont conclues mardi par l'annonce de dix axes privilégiés de recherche, visant à placer les entreprises françaises en première ligne des innovations qui marqueront les 10 prochaines années.
Ces Assises devaient permettre en particulier de détecter les faiblesses du secteur, comprendre pourquoi les parts de marché à l'international diminuent, cerner les nouvelles attentes des consommateurs ou encore intégrer le défi du développement durable, selon le ministère.
Parmi les axes de développement envisagés, outre le segment «innovant» et en «forte progression» du goût, de la santé et du bien-être (croissance de 8% par an contre 1 ou 2% pour l'ensemble du secteur agroalimentaire), certains concernent bien évidemment la production agricole en amont.
Le plan de relance de Michel Barnier prévoit la conception d'une «alimentation de l'animal favorisant la santé et le bien-être de l'homme, et préservant les ressources naturelles ainsi que l'environnement».
L'action de recherche et développement pour le végétal n'est pas en reste, puisque, toujours dans une «démarche de développement durable», est prévue la valorisation des molécules végétales pour remplacer les molécules de synthèse de la pétrochimie, ou la valorisation de la biomasse pour produire des carburants et de l'énergie.
Le plan Barnier pour l'agroalimentaire explore également la voie des engrais naturels et de la phytopharmacie alternative, dans la lignée stratégique du plan «Ecophyto 2018» qui veut réduire de moitié les pesticides en 10 ans.
Autre point à souligner, le ministre veut favoriser la sélection de nouvelles variétés végétales «pour adapter l'agriculture au changement climatique, aux attentes sur les valeurs nutritionnelles et l'utilisation modérée d’intrants».
L'ambition, selon le ministère de l'Agriculture, est d'aider à la mise au point de produits «créateurs de richesses» pour que le secteur agroalimentaire, qui «résiste mieux que les autres à la crise» mondiale, reste «un des boucliers de résistance de l'économie française».
Le secteur contribue pour 7% aux exportations françaises, générant 9,3 milliards d'euros d'excédent commercial.