Jean-René Buisson, président de l'Ania (Association nationale des industries alimentaires) a annoncé que les industriels de l'alimentation vont lancer «une pétition» pour demander «l'obligation de transparence des contreparties offertes par les distributeurs en échange de la liberté qui leur est accordée de négocier les tarifs des industriels».
Cette exigence de contrepartie pour la négociation des tarifs avait été retenue dans les discussions et était présente dans le texte d'origine du projet de loi de modernisation de l'économie (appelé aussi loi Chatel 2).
Cette pétition sera remise aux députés et aux sénateurs à la mi-mai avant l'examen du projet de loi prévu à la fin de mai, selon M. Buisson. «Si nos revendications ne sont pas prises en compte, nous appellerons alors à une manifestation avec les agriculteurs de la FNSEA», a ajouté M. Buisson.
Olivier Desforges, président de l'Institut de liaison et d'études des industries de consommation (Ilec), a estimé jeudi que le président Nicolas Sarkozy a pris «partie pour la grande distribution», en modifiant le texte de loi réformant le secteur. «Donner le plein pouvoir à la distribution aura un impact sur l'emploi, les salaires et la croissance des industries. Cela signifie la désindustrialisation», a-t-il ajouté.
Le projet de loi de modernisation de l'économie est en cours d'étude au Conseil des ministres qui devrait statuer pour le 30 avril ou le 7 mai 2008. Il sera ensuite étudié par l'Assemblée nationale le 26 mai et le Sénat le 23 juin, selon l'Ania.