Le mouvement Générations futures a donné le mercredi 1er décembre, les résultats de son étude réalisée entre juillet et septembre 2010, sur des aliments non bio composant les repas types d'une journée d'un enfant d'une dizaine d'années (achetés dans des supermarchés de l'Oise et de Paris).
Ces repas types, incluant les recommandations officielles – telles que cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau par jour – ainsi que des friandises, ont été examinés par des laboratoires.
Selon cette étude, 81 substances chimiques sont présentes dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables et 5 substances classées cancérigènes certaines. 37 substances sont susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens.
Si dans la quasi-totalité des cas les seuils légaux sont respectés pour chaque substance prise individuellement, le mouvement a été « impressionné par le nombre important de molécules différentes retrouvées ».
Le mouvement estime que, au vu de ces résultats, « il est du devoir de nos représentants de trouver des moyens de réduire de manière substantielle l'exposition, notamment alimentaire, de la population aux substances chimiques suspectées d'être cancérigènes et/ou pouvant perturber le système endocrinien ».
A la suite de cette étude, Europe Ecologie-Les Verts demande aux pouvoirs publics des mesures immédiates et exige un moratoire sur l'utilisation des pesticides. « Nos assiettes deviennent de véritables explosifs, entraînant le développement exponentiel des cancers (surtout chez l'enfant), des allergies ou du diabète... sur lesquels les médecins tirent la sonnette d'alarme depuis plus de dix ans. »
« Face à l'urgence de la situation, Europe Ecologie-Les Verts propose :
- un moratoire sur l'utilisation des pesticides, afin de stopper l'augmentation des maladies de civilisation ;
- de nouvelles analyses indépendantes sur la dangerosité des pesticides et l'impact de leur utilisation sur la santé et l'environnement ;
- l'arrêt des subventions pour toute installation agricole utilisant des pesticides ;
- l'introduction d'une conditionnalité pour toutes les aides à l'agriculture en privilégiant le bio ;
- un renforcement du contrôle des produits alimentaires selon les critères européens, notamment ceux qui sont produits hors-UE. »
Le Modef, « qui dénonce l'agriculture industrielle et se bat pour une agriculture respectueuse de l'environnement, des hommes, des territoires et de la santé des consommateurs ne peut pas accepter ce qu'il estime être une manipulation de l'opinion publique », a-t-il dénoncé, en réaction à la communication du mouvement Générations futures.
« Le moratoire d'urgence sur l'utilisation des pesticides et l'arrêt des subventions à l'agriculture conventionnelle » réclamés par Europe Ecologie et les Verts « relèvent d'une véritable méconnaissance de l'agriculture », poursuit le syndicat agricole.
« Au moment où le monde agricole s'ouvre au mouvement environnementaliste et aux demandes citoyennes, une communication aussi extrémiste va nous ramener 20 ans en arrière », estime le Modef.