La Fédération nationale porcine (FNP) s'interroge par avance sur la pertinence des chiffres du revenu agricole de 2013, estimant qu'« il y a d'autres sujets bien plus cruciaux à traiter ! »
« Les prévisions de revenu pour 2013, rendues publiques hier par la Commission des comptes de l'agriculture de la Nation (CCAN), font état, pour les éleveurs de porcs, d'un revenu avant impôt et cotisations sociales de 40.500 €, en recul de 11 % par rapport à 2012 », souligne la FNP dans un communiqué du 13 décembre 2013.
« A la lecture de ces résultats prévisionnels, nous nous inquiétons en premier lieu de ce recul qui ne fait que refléter la situation délicate que continuent de vivre les éleveurs de porcs dans leurs exploitations ! Surcharge administrative française, oppositions constantes à l'élevage de porcs, rentabilité insuffisante... Ne cherchez pas plus loin pour dégoûter les éleveurs ! Pas étonnant que la production porcine recule en France ! »
« Mais, à la lecture de ces résultats prévisionnels, nous nous inquiétons aussi de la pertinence d'une telle publication ! L'année dernière, à la même époque, nous avions alerté sur le décalage des chiffres établis au niveau national avec la réalité de terrain. La CCAN prévoyait un revenu de 2012 à 52.700 € en porc quand ses chiffres définitifs un an plus tard sont revus à 45.600 € pour 2012 ! Le revenu était donc surestimé de 7.100 € ! Aujourd'hui, les données de terrain tendent à estimer en porc un revenu 2013 sensiblement inférieur, autour de 33.000 €. Le résultat serait donc une fois de plus surestimé, et la perte de revenu d'autant plus importante ! »
« En outre, nous regrettons que ces chiffres ne soient pas accompagnés de plus d'explications sur ce qu'ils représentent : 40.500 € en porc permettent à peine de rémunérer le travail ! 40.500 € en porc ne témoignent pas des difficultés des années précédentes où, hormis 2012, des revenus insuffisants depuis 2007 n'ont pas permis de reconstituer les trésoreries ! 40.500 € en porc n'indiquent pas la part de revenu bloqué sous forme de stocks et donc non accessible pour les éleveurs ! »
« Alors que faire ? Attendre l'année prochaine pour constater que la réalité de terrain était encore moins brillante finalement que prévu ?! Et, pendant ce temps, laisser partenaires du monde porcin et décideurs politiques se fourvoyer en pensant qu'il y a peut-être plus urgent à soutenir ? Mais non, l'urgence est bien là, et si la production porcine française continue de décrocher, ce sont tous les emplois de la filière qui suivront... »
« Si ce n'est pour alimenter des débats inutilement pendant un an, nous nous interrogeons donc sérieusement sur la pertinence de la publication des comptes prévisionnels de l'agriculture. Nous estimons que, concernant l'Agriculture, et notamment le secteur porcin, il y a d'autres sujets bien plus cruciaux à traiter ! », conclut la FNP.