Conséquence de la grave sécheresse et de la canicule qui frappe la Russie depuis plusieurs mois, et qui a fortement affecté la récolte de céréales, le prix du pain a déjà beaucoup progressé.
En l'espace de quelques jours, la miche de pain de 380 grammes vendue sur les marchés de Moscou a connu une hausse de 20%, passant de 15 roubles (38 centimes d'euros) à 18 roubles (45 centimes d'euros).
Sur leurs vitrines, certains magasins moscovites se sont mis à afficher des annonces à l'intention des clients sur l'augmentation des prix des produits à base de céréales.
« En raison de la hausse des prix de la farine (le fournisseur a annoncé une hausse de 30 à 50% en fonction de la catégorie), les prix des produits de la panification vont augmenter en moyenne de 12% », explique ainsi sur sa devanture une échoppe située dans le sud de la capitale russe.
« Deux fournisseurs sur trois ont augmenté leurs prix, qui ont grimpé de 12 à 15%. Nous avons été obligés d'augmenter les prix de vente sur les produits de la panification », a témoigné de son côté le vendeur d'un magasin, interrogé par l'agence Ria Novosti.
Le gouvernement a abaissé à plusieurs reprises les estimations de récolte de céréales pour 2010. Lundi, le Premier ministre Vladimir Poutine a indiqué que la moisson se situerait à 60-65 millions de tonnes, alors que le pays se targuait en 2009 d'un record de 97 millions de tonnes.
La semaine précédente, il avait décrété un embargo sur les exportations de grains afin notamment d'empêcher un gonflement des prix intérieurs.
Mercredi, la ministre de l'Agriculture, Elena Skrynnik, s'est voulue rassurante. « Toutes les mesures mises actuellement en oeuvre nous laissent espérer que nous satisferons la demande en céréales du pays », a-t-elle déclaré, citée par Interfax.
La banque ING a d'ores et déjà relevé ses prévisions pour l'inflation en Russie, s'attendant à des hausses de 8,5% en 2010 et 9,5-10% en 2011 des prix à la consommation, contre respectivement 6,8% et 7,6% prévus auparavant.
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