Plus de 400 militants de la Confédération paysanne ont manifesté, mercredi au Salon de l'agriculture, pour « symboliser une agriculture en berne ». Ils ont d'abord distribué du lait aux visiteurs, devant l'entrée principale du Sia. Ils leur remettaient également un brassard « en signe de solidarité ».
« Faisant suite à une nouvelle dégradation du revenu en 2009, un paysan sur deux a un revenu inférieur au Smic et un quart des ménages d'agriculteurs vit sous le seuil de pauvreté », soulignait le tract distribué au public.
« La Confédération paysanne demande une refonte entière des politiques agricoles » avec, entre autres, « des prix à la production comme principale composante du revenu des paysans » et « l'encouragement des systèmes de production économes et autonomes », ajoutait le texte.
Il demandait aussi « le soutien aux politiques de relocalisation des productions en lien avec les consommateurs et la modification du code européen des marchés publics pour autoriser l'achat de proximité par les collectivités ».
« L'agriculture nourrit les citoyens. Les citoyens ont leur mot à dire dans l'avenir de l'agriculture », concluait le tract.
Martine Aubry, qui venait visiter le salon, est allée à la rencontre du syndicat et s'est entretenue notamment avec le porte-parole, Philippe Collin.
« A l'heure actuelle, aucune production ne fait vivre son producteur. Que l'on fasse des fruits et légumes, que l'on fasse du lait, que l'on fasse du porc, il n'y a plus un paysan qui vit de sa production. On est là pour signifier que l'agriculture est en berne. Le gouvernement ne répond pas du tout aux questions qui sont posées », a martelé Gérard Durand, secrétaire général de la Confédération paysanne des Pays de la Loire.
« Ce n'est plus le Salon international de l'agriculture. C'est le salon international des damnés de la terre », a-t-il ajouté. « Le président de la République joue au chat et à la souris avec nous. Il ne veut pas venir parce qu'il a peur de s'affronter aux producteurs », a poursuivi Gérard Durand.
Les militants ont ensuite traversé le hall 1 du Sia en déroulant une bâche noire, « une couleur qui signifie la mort économique annoncée des paysans », a expliqué Philippe Collin. « Il importe que l'Union européenne change de politique. Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent tourner le dos à la politique libérale qui fait baisser les prix », a demandé le porte-parole.
La loi de modernisation (LMA), la réforme de la Pac « ne visent qu'à une seule chose, à éliminer les paysans, à travailler pour l'agroalimentaire », a renchéri André Bouchut, secrétaire national de la Confédération paysanne.