Marisol Touraine, ministre de la Santé, a affronté les demandes des maires et présidents de communauté de communes, mercredi lors du congrès de l'Association des maires de France.
Dans la salle, les intervenants, maires ruraux, élus de villes moyennes ou de banlieue, sont revenus à la charge sur le manque de médecins. Certains ont réussi à implanter des maisons de santé mais la plupart racontent l'extrême difficulté de remplacer les médecins qui partent à la retraite, la révolte dans ces villes où le patient attend trois semaines un rendez-vous chez le généraliste, ces maisons de santé qui restent désertes. Presque tous ont dénoncé l'attitude des ARS (Agences régionales de santé), qui les consultent à peine. Créées en 2008, les ARS dictent leur loi : manque de souplesse, absence de concertation, refus de maintien d'hôpitaux locaux qui assureraient une sécurité aux médecins installés, vision étroite de la gestion des deniers publics.
Beaucoup soulignaient aussi qu'après dix ans d'études « gratuites », il ne serait pas indécent que l'Etat demande aux nouveaux médecins de rendre quelques années d'exercice dans les zones sous-médicalisées. Mais la ministre a été claire : le président a tranché. Il n'y aura pas de coercition, mais de l'incitation. Stages des internes en médecine générale pour qu'ils élargissent leurs horizons au-delà de l'hôpital, mise en place de structures d'accueil qui facilitent le contact avec les autres professionnels de la santé, qui allègent la partie administrative du métier, prise en compte des attentes de la famille des médecins.
La ministre a également rappelé que la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013 créera 200 postes de praticiens salariés. Elle envisage aussi la possibilité, pour des médecins hospitaliers, d'effectuer des journées en cabinet privé. Enfin, elle propose une large concertation suivie rapidement d'effets dès 2013 pour encourager l'installation des médecins en zone sous-dotée. Les maires présents lors de ce congrès pensent qu'il faut aller plus vite. Pour eux, presque tout ce qui relevait de l'incitation a été tenté. Ils proposent dès maintenant de passer à la coercition et à l'allégement de procédures administratives.