Quarante-deux départements, soit neuf de plus que le mercredi 18 mai 2011, sont concernés par des mesures restreignant certains usages de l'eau, selon le bilan actualisé le samedi 21 mai 2011 par le ministère de l'Ecologie.
Les mesures les plus fortes, qui étaient concentrées sur une vingtaine de départements au début de la semaine dernière, ne concernent plus que quinze départements, dont ceux de la Région Poitou-Charentes, la Dordogne, le Lot et le Rhône, selon le tableau des arrêtés préfectoraux publié par le ministère sur son site internet (www.developpement-durable.gouv.fr/Point-situation-secheresse.html).
Quatre départements restent par ailleurs placés en situation de vigilance.
Les restrictions d'eau limitent les usages jugés non prioritaires pour les particuliers (arrosage, remplissage des piscines) et peuvent aussi encadrer l'irrigation agricole.
Dans la Charente-Maritime, des agriculteurs irrigants bloquaient le samedi 21 mai 2011 au cours de la matinée les quatre entrées et sorties de l'autoroute A10 desservant le département pour protester contre l'interdiction des prélèvements d'eau.
« Les cultures ont trois semaines d'avance et c'est maintenant qu'elles ont besoin d'eau pour le maïs fourrage et le maïs grain », a expliqué Daniel Seguin, président départemental de l'Association concertation irrigation et maîtrise de l'eau (ACIME).
« On est en situation de crise et de gestion de crise », avait souligné ce lundi 23 mai 2011 la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, après avoir réuni avec un mois d'avance la commission de suivi hydrologique (dit « comité sécheresse ») rassemblant les représentants du BRGM, tous les usagers de l'eau, des élus et des experts, afin de faire le point sur la situation.
« On est dans une situation de mois de juillet en ce qui concerne tous les indicateurs : nappes, débit et fonte des neiges », avait-elle ajouté.
Il n'y a « pas de bonnes nouvelles » à attendre de Météo-France, qui a indiqué le samedi 21 mai 2011 ne pas prévoir de « pluies étendues et significatives » mais seulement des orages localisés pour les sept prochains jours.
« Le mois d'avril avait été extrêmement sec et la situation ne s'est pas du tout arrangée au cours du mois de mai », a indiqué Dominique Raspaud, prévisionniste à Météo-France.
Les précipitations sont restées largement déficitaires par rapport à un mois de mai moyen. A Paris, « il est tombé 1 mm de pluie depuis le début du mois de mai » alors que la moyenne, pour un mois de mai complet, est de 65 mm, a souligné Mme Raspaud.
A certains endroits, des quantités importantes d'eau sont certes tombées ces derniers jours sous forme d'orages, mais « ce ne sont pas des pluies efficaces car elles ont du mal à s'inflitrer dans le sol et ont plutôt tendance à ruisseler », a remarqué la prévisionniste.
Les températures élevées, actuellement supérieures de 2,5°C en moyenne aux températures habituelles, sont un « facteur aggravant » car elles favorisent l'évaporation de l'eau dans les sols superficiels.
Le « comité sécheresse » doit se réunir régulièrement et au plus tard à la mi-juin 2011, en fonction de l'évolution de la situation.