La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a présenté, vendredi à New York, les grandes lignes d'un plan américain visant à améliorer la sécurité alimentaire mondiale, promue au rang d'«élément clé» de la politique étrangère des Etats-Unis.
«La sécurité alimentaire ne concerne pas que l'alimentation, mais tous les domaines de la sécurité», a justifié Hillary Clinton. Selon le chef de la diplomatie américaine, plus de 60 pays ont connu des émeutes de la faim depuis 2007. La faim, a-t-elle jugé, «menace la stabilité des gouvernements, des sociétés et des frontières».
Le plan est d'un montant initial de 3,5 milliards de dollars. Il s'inscrit dans la promesse des pays riches de consacrer 20 milliards de dollars au développement agricole, consentie lors du G8 de L'Aquila (Italie) en juillet.
«L'ampleur de cette initiative revient à élever le développement au rang d'élément clé de notre politique étrangère», a affirmé la secrétaire d'Etat.
Elle a énoncé les grands principes de cet effort qu'il lui reviendra de coordonner, promettant en premier lieu de «travailler en commun avec les pays partenaires pour développer leurs plans».
«Cela paraît très simpliste, mais cela n'a pas souvent guidé la politique de développement dans le passé», a-t-elle ironisé.
L'administration Obama entend aussi «traiter les causes sous-jacentes de la faim». Hillary Clinton a évoqué en particulier la recherche dans les semences, la création de programmes d'assurance contre les calamités agricoles, le développement des marchés et débouchés, etc., ainsi que la promotion du rôle des femmes, «qui sont au coeur de nos efforts».
Le gouvernement américain veut encore «améliorer la coordination» des efforts de développement et, en particulier, «se servir de l'action des organisations internationales comme d'un levier».
Hillary Clinton a cité l'exemple d'un plan d'amélioration des canaux mené au Mali par la Banque mondiale, qui an selon elle, «accru de façon spectaculaire le rendement des rizières et le revenu des paysans».
Elle a enfin promis «un engagement mesurable et de longue durée», qui devrait commencer à se matérialiser dans le budget fédéral pour 2010.
Les dirigeants du G20 (pays riches et émergents), réunis les 24 et 25 septembre 2009 à Pittsburgh (Etats-Unis) ont apporté leur soutien à l'initiative pour la sécurité alimentaire annoncée à L'Aquila, selon leur déclaration finale.
En outre, ils demandent à la Banque Mondiale de travailler à la mise en place d'un fonds multilatéral destiné à porter assistance aux pays les plus pauvres pour le développement de leur agriculture.
Les dirigerants du G20 estiment par ailleurs que la sécurité alimentaire doit faire partie des priorités d'action de la Banque mondiale et des autres banques régionale de développement.
Ils appellent aussi ces organisations, les Nations unies, le Fonds international de développement agricole et le Programme alimentaire mondial à coordonner leurs efforts pour l'amélioration de la sécurité alimentaire.
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