« Relever de façon écologiquement et socialement satisfaisante le défi alimentaire mondial au cours des prochaines décennies est probablement possible mais de nombreuses difficultés devront être surmontées », a estimé Michel Petit, économiste et ancien directeur du département de l'agriculture et du développement rural de la Banque mondiale, ce jeudi 9 juin 2011 lors d'une conférence de presse initiée par les semenciers et l'industrie de la protection des plantes.
Première difficulté et non pas la moindre : il faudra commencer par accroître la productivité de la terre et du travail en agriculture. « En dénonçant les excès du productivisme en agriculture, on est arrivé à oublier l'importance de la productivité », relate Michel Petit.
Selon la FAO, il va falloir augmenter de 70 % la production agricole d'ici à 050 et pour cela « il faudra par exemple augmenter de 50 % les rendements ». Sachant qu'on ne pourra pas augmenter beaucoup les surfaces et que l'on ne pourra pas accroître l'utilisation de l'eau.
L'augmentation de la productivité va également être essentielle pour les petits paysans du continent africain, « sinon ils resteront pauvres ». En effet, dans les quarante prochaines années, le nombre de jeunes entrant sur le marché du travail va fortement augmenter, et tous ne pourront pas faire partie de l'exode rural. Selon lui, ces thèses sont en train d'être acceptées dans le cadre des discussions du G20.
Michel Petit estime enfin, qu'il « n'est pas raisonnable de se priver des outils comme les OGM ou les pesticides pour permettre d'augmenter cette productivité de la terre et du travail ». Cela pose, selon lui, la question de savoir comment la société s'organise pour gérer les risques.