Des marchés déréglementés ne peuvent garantir la sécurité économique pour tous, selon un rapport de l'ONU publié mardi qui appelle à de nombreux changements de politique, y compris une augmentation de l'investissement public dans l'agriculture.
«On ne peut se fier uniquement aux mécanismes des marchés pour apporter un niveau satisfaisant de sécurité économique», affirme le rapport annuel sur la situation économique et sociale du monde, publié par le département de l'ONU chargé de ces affaires (Desa).
Selon l'étude, la pression exercée sur les pays en développement pour qu'ils ouvrent leurs marchés commerciaux et financiers avant de se doter de fermes productives et d'une infrastructure rurale, relevait d'une mauvaise politique.
«Le manque de capacité (de production) qui en découle est devenu un facteur déstabilisant concernant un élément essentiel de la sécurité personnelle et sociale: la possibilité pour un pays de nourrir ses citoyens», dit-il.
Le rapport recommande, entre autres, des interventions stratégiques et des investissements publics dans l'agriculture, ainsi qu'un meilleur équilibre entre les politiques économiques et sociales.
Alors que l'insécurité économique est ressentie le plus durement dans les pays les plus pauvres, les pays développés ont aussi été touchés sévèrement par «les inégalités croissantes et l'endettement», indique le rapport.
Il recommande notamment de réduire le recours à la dette et aux instruments financiers pour susciter la croissance, d'adapter les politiques macroéconomiques aux priorités de développement et de stimuler le multilatéralisme.
L'étude affirme également que l'habitude d'épargner d'importantes quantités de devises étrangères pour s'assurer contre des temps difficiles coûtait quelque 100 milliards de dollars par an aux pays en développement.
Elle recommande de placer ces réserves monétaires sur des fonds plus productifs, ou de les investir directement dans des projets de développement dans d'autres pays en développement.