Le président de la République va faire des propositions mardi à Rome, lors du sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire. Selon l'Elysée, il soutiendra notamment la création d'un «groupe international sur la sécurité alimentaire mondiale».
Quelques semaines après les violentes émeutes de la faim dans une trentaine de pays, les chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier sont attendus de mardi à jeudi au siège de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation) pour ce sommet au cours duquel ils tenteront d'harmoniser leurs positions pour trouver des remèdes face à la flambée des prix, notamment des céréales.
Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy proposera à ses homologues la création d'un «groupe international sur la sécurité alimentaire mondiale» qui réunirait institutions compétentes (agences de l'ONU, Banque mondiale, FMI, banques régionales, OMC), Etats, entreprises, ONG, communauté scientifique, institutions de financement du développement et autres investisseurs.
«Il faut que tout le monde se mette autour de la table pour proposer, élaborer, une stratégie mondiale pour la sécurité alimentaire», explique-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat.
«On a un noyau de départ, c'est la proposition de Ban Ki-moon (secrétaire général de l'ONU) d'une task force de l'ONU qui a pour objet de poser un premier diagnostic. On voudrait que cette task force assure le secrétariat de ce groupe international sur la sécurité alimentaire», précise-t-on.
Autre proposition que compte faire Nicolas Sarkozy, de concert avec Hosni Moubarak, président de l'Egypte: la mise en place d'«un groupe international de scientifiques sur la sécurité alimentaire, un peu sur le modèle du Giec» (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), ajoute-t-on à l'Elysée.
Enfin, la France, qui a déjà annoncé le doublement de son aide alimentaire (de 30 à 60 M€ par an), va proposer «une nouvelle mobilisation financière de la communauté internationale pour aider les pays en développement à accélérer les mutations de leurs agricultures familiales et vivrières».
Selon l'Elysée, toutes ces propositions ont deux objectifs: «Comment nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050 sans affecter les ressources naturelles, et comment sortir 850 ou 900 millions d'être humains de la malnutrition?»