La part des semences certifiées de blé tendre a chuté de 4 points en 2009/2010 par rapport à la campagne précédente, selon une enquête réalisée du 21 janvier au 4 février 2010 pour le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) auprès de 511 céréaliers.
Ainsi, 53 % des hectares de blé tendre ont été semés avec des semences certifiées contre 57 % en 2008/2009, a indiqué le groupement lors d'une conférence de presse mardi. En volume, la baisse est estimée à 6 %. Elle serait même supérieure à 10 %, selon les chiffres officiels d’utilisation de semences certifiées du Soc (service officiel de certification).
« La diminution de la part des semences certifiées s’explique essentiellement par des raisons économiques, analyse Robert Pellerin, président de la section des céréales à paille du Gnis. Le coût des semences certifiées est jugé trop cher en lien avec la chute du cours des céréales cette année. »
Selon lui, la crise est « relativement grave » et « préoccupante » pour les obtenteurs et les établissements multiplicateurs car « c’est du revenu en moins. Or il y a des besoins croissants en termes de recherche variétale et de mises aux normes. »
Selon Eric Devron, vice-président de la section des céréales à paille du Gnis, l’abaissement du taux d’utilisation de semences certifiées devrait accélérer les phénomènes de « consolidation » des entreprises. « Cet appauvrissement de la création variétale est très inquiétant pour l’agriculture », estime Robert Pellerin.
La filière a donc décidé d’agir avec la mise en place, il y a quelques semaines, d'une cellule de crise réunissant les obtenteurs, les établissements multiplicateurs, Orama, l’AGPB, l’ANMF (meunerie française). L’objectif est de mettre en place à la fin de mai une campagne de relance de l’utilisation des semences certifiées auprès des agriculteurs. Avec la volonté de stopper l’érosion des chiffres observés et de regagner les agriculteurs qui sont passés récemment à la semence de ferme.
« Nous voudrions faire passer le message que l’utilisation de semences certifiées est un geste responsable, car tous les agriculteurs n’ont pas forcément conscience que c’est stratégique pour le financement de la recherche », explique Eric Devron. « Nous voudrions également inciter les clients de la filière à faire des efforts pour que l’utilisation de semences certifiées soit rémunérée », avance Robert Pellerin.
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mercredi 19 mai 2010 - 10h13
Baissez vos prix et on reviendra peut-être. Pour l'instant nous cherchons a eviter la faillite, alors, désolé, mais un sou est un sou; nous avons des familles à nourrir.