Lors d'une conférence de presse, jeudi au Sia, la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF) a abordé l'intérêt des semences fermières dans le contexte climatique de cette année et le danger que représenteraient les variétés hybrides et leur prise d'ampleur actuelle.
Le premier point soulevé par la CNDSF concerne le contexte annuel : comme des parcelles n'ont pas pu être semées cet hiver et que d'autres risquent d'être retournées, de nombreux agriculteurs vont être à la recherche de semences de printemps cette année. L'échange de semences ou l'utilisation de ses propres graines, tous deux illégaux, sont des solutions pour approvisionner les agriculteurs et pour faire face aux surcoûts, fait valoir Michel Geray, porte-parole de la CNDSF.
Dans un contexte où l'état des sols ne permet pas toujours d'espérer de bonnes récoltes, ce dernier point n'est pas négligeable. Par ailleurs, il a été souligné que l'échange de semences fermières « n'est pas un commerce clandestin de grande échelle », « la loi n'est pas applicable sur le terrain » et que « les pouvoirs publics doivent prendre en compte la gravité de la situation ».
Au sujet des hybrides, dont le ressemis est aujourd'hui interdit, la CNDSF considère que la recherche crée un danger d'approvisionnement en « abandonnant l'amélioration des lignées ». Michel Geray considère par ailleurs que « c'est à l'agriculteur de choisir s'il veut ou non ressemer un hybride » : si ce choix n'est pas toujours pertinent, il pourrait l'être dans certaines situations, d'après le porte-parole.