« Il est nécessaire de faire évoluer les méthodologies actuelles d'évaluation utilisées dans un cadre réglementaire au niveau européen pour mieux prendre en compte les effets combinés de substances aux mélanges », prévient l'Anses (1) dans un communiqué publié vendredi à la suite d'une conférence internationale organisée les 10 et 11 décembre derniers sur les effets de l'exposition aux mélanges de substances chimiques (pesticides notamment) et l'évaluation des risques.
L'approche d'évaluation des risques « substance par substance » a été jugée « insuffisante » pour évaluer les effets combinés des substances. « En particulier pour les perturbateurs endocriniens, cette approche ne protège pas, ou ne protégerait pas, suffisamment la population contre les effets éventuels des mélanges de substances chimiques, insiste l'Anses. Ainsi, d'autres recherches sont indispensables pour avancer, et il est également nécessaire d'améliorer les pratiques actuelles d'évaluation du risque. »
L'utilisation des études in vivo pour évaluer les risques cumulés de perturbateurs endocriniens a été discutée durant la conférence. Il a été suggéré pour l'évaluation des risques, par défaut, d'appliquer une approche fondée sur l'additivité des doses.
Par ailleurs, l'utilisation des mécanismes d'action moléculaire (données in vitro, de bioinformatique, etc.) comme point de départ apparaît insuffisante pour évaluer les risques des mélanges de substances (perturbateurs endocriniens, par exemple).
Les critères de regroupement des substances devraient aussi prendre en compte les catégories d'effets néfastes sur la santé (fertilité, neurotoxicité, métabolisme, etc.) et les probabilités de co-expositions.
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(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.