Le groupe coopératif français Tereos, numéro 3 mondial du sucre, va introduire sa filiale brésilienne Guarani à la Bourse de São Paulo à partir de juillet prochain, a annoncé mardi Philippe Duval, président du directoire.
«Tereos va introduire 25% du capital de Guarani en Bourse pour lever 300 millions de dollars (environ 235 millions d'euros) afin de financer son développement rapide dans ce pays», a-t-il déclaré.
Tereos, qui possède la marque commerciale Béghin Say, est présent au Brésil depuis l'année 2000 au travers de deux sociétés: Guarani, dont il détient 100%, et Cosan, le numéro 2 mondial du sucre, dont il possède 6%.
Selon Philippe Duval, Guarani, dont la capitalisation est évaluée à 1 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires annuel de 300 millions d'euros qui «devrait rapidement doubler», devrait voir le quart de son capital acquis par des investisseurs institutionnels nord-américains, européens et brésiliens.
«Le Brésil, la meilleure base mondiale pour le sucre et l'éthanol, devrait représenter 25% du chiffre d'affaires de Tereos en 2010 ou 2012», affirme Philippe Duval.
Mais les ambitions de Tereos, propriété de 15.000 agriculteurs coopérateurs, sont également européennes et le groupe nordiste, dont le siège social est à Lille, entend procéder à l'acquisition d'usines en Europe, le marché sucrier étant actuellement en pleine restructuration à la suite de la réforme de l'OCM (organisation commune de marché) entreprise par Bruxelles.
«Tereos est bien placé pour jouer un rôle structurant dans l'industrie sucrière en Europe», affirme le président du directoire.
Dans le secteur de l'éthanol, Tereos entend devenir le «leader européen» en construisant de nouvelles unités en France et dans d'autres pays.
Tereos a inauguré, en octobre, son usine d'Origny (Aisne), dont il détient 100%, qui produit 3 millions d'hectolitres d'éthanol par an à partir de betteraves à sucre et va inaugurer vers le 15 avril sa deuxième unité à Lillebonne, près de Rouen (Seine-Maritime), dont il possède 55%, pour une production également de 3 millions d'hectolitres mais à partir de blé.
Pour financer son développement et des acquisitions dans ce secteur, Tereos envisage d'introduire à la Bourse de Paris, vers la fin de 2008, ses activités d'éthanol, qui seraient alors filialisées mais dont il garderait la majorité du capital, pour lever environ 200 millions d'euros.
En attendant, Teros va procéder prochainement à une émission d'obligations de 300 à 400 millions d'euros pour refinancer sa dette bancaire.
Enfin, Tereos est un candidat très sérieux à l'achat de quatre usines d'amidon du sucrier britannique Tate and Lyle en France, au Royaume-Uni, en Belgique et en Italie.
Si Tereos, déjà présent dans ce secteur prometteur car il a des applications alimentaires et non alimentaire (éthanol, cartonnerie, papeterie, etc..), l'emportait sur ses concurrents, il deviendrait le numéro 3 européen du secteur, avec 25% du marché, derrière les deux géants mondiaux l'américain Cargill et le français, également basé dans le département du Nord, Roquette frères.