Moins agité qu’à Poitiers l’année dernière mais avec une soif tout aussi ardente de débattre : les deux premiers jours du congrès de la FNSEA, qui a lieu à Auxerre (Yonne) du 30 mars au 1er avril 2010, ont été marqués par de nombreuses interventions des délégués faisant remonter les préoccupations et les attentes du terrain.
A travers leur rapport moral, les deux secrétaires généraux, Dominique Barrau et Jean-Bernard Bayard, se sont efforcés de démontrer que la « grande maison » avait entendu le message, donnant des pistes pour que tous les échelons relaient de manière plus lisible les positions du syndicat et « donnent aux adhérents un sentiment d’appartenance ».
Si les divisions, liées à l’annonce des arbitrages du bilan de santé de la Pac l’année dernière se sont atténuées, le contexte économique toujours chahuté pose la question du sens et des méthodes de l’action syndicale et crée « de grosses attentes de projections pour l’avenir ».
Soucieux de renforcer l’échelon régional, à travers les FRSEA, le syndicat majoritaire doit aussi consolider et mieux impliquer le maillage local, afin de ne pas passer « pour une administration comme une autre », ont relevé plusieurs délégués. Ils faisaient référence au sentiment de manque d’écoute et de pédagogie lors de la crise laitière de l’automne de 2009.
« Il faut cultiver le syndicalisme et labourer en allant à la rencontre des gens, il y a un grand besoin de contact, être en permanence en situation de recruteur d’adhérents et pas seulement à la veille d’élections », ont souligné plusieurs responsables départementaux, qui ont par ailleurs évoqué la situation financière tendue de certaines FDSEA.
« La position de syndicat majoritaire en fait une cible lorsque les résultats ne sont pas là et le risque de passer d’une crise économique à une crise syndicale est réel », a reconnu Dominique Barrau, mettant en garde ceux qui céderaient aux « discours simplificateurs et rassurants à court terme mais destructurants à plus long terme ».
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