Le procureur du tribunal correctionnel de Brest a requis, ce lundi, un mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende contre trois manifestants poursuivis pour la destruction du portail de la sous-préfecture de Morlaix, dans le Finistère. L'incident s'était produit lors d'une manifestation des salariés de l'abattoir de volailles Tilly-Sabco le 4 novembre dernier.
Le jugement a été mis en délibéré au 3 février 2014. Environ une centaine de salariés, d'éleveurs et de Bonnets rouges sont venus soutenir les prévenus.
Au moment des faits, le PDG de l'abattoir avait lié la survie de l'entreprise au maintien d'aides à l'exportation. Quelque 300 salariés et éleveurs s'étaient rendus en opération escargot à Morlaix et le sous-préfet avait reçu le dirigeant, Daniel Sauvaget, et une délégation syndicale.
Mais durant la réunion, le portail de l'édifice avait été détruit avec un engin élévateur. Les manifestants avaient alors investi la cour de la sous-préfecture et allumé un feu. Vers 23h00, la promesse d'une rencontre avec le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll et le commissaire européen à Bruxelles avait mis fin à la manifestation.
Un responsable des approvisionnements de Tilly, un éleveur, et un salarié étaient poursuivis pour avoir donné des instructions ou conduit l'engin de levage pour défoncer le portail.
Tout en « tenant compte de l'immense poids » de la détresse des salariés et des éleveurs, le procureur Bertrand Leclerc a requis un mois de prison avec sursis, estimant que la destruction d'un portail était « la limite à ne pas dépasser, la bascule pénale ». L'avocate de la préfecture du Finistère a réclamé 23.000 euros de dommages pour les dégâts matériels, et 6.000 euros pour le préjudice moral, évoquant une « manifestation d'une relative violence qui a effrayé et choqué le personnel » de la sous-préfecture.