Le 14 octobre, Farm Europe, think tank européen visant à « stimuler l'économie rurale », a organisé un débat public sur les négociations du Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l'Investissement (TTIP) au Parlement européen. Ce colloque s'est tenu en amont du nouveau cycle de négociations qui doit se tenir du 19 au 23 octobre entre les Etats-Unis et l'UE.
Selon l'organisation, le TTIP « n'est pas une priorité pour l'agriculture européenne », mais elle considère que « compte tenu des enjeux géopolitiques et de la contribution potentielle du TTIP pour l'économie européenne dans son ensemble, il est nécessaire pour l'agriculture européenne de se préparer et de s'insérer dans une approche dynamique ».
Farm Europe a identifié 8 dossiers clefs pour l'agriculture dans ces négociations :
Viandes et produits carnés : il est crucial de négocier un TRQ (Tariff Rate Quota) limité plutôt qu'une élimination des protections tarifaires. Une période de mise en œuvre longue serait aussi nécessaire pour s'assurer que le secteur a le temps de se structurer. De plus, la Commission européenne devrait présenter un plan d'action global pour soutenir et dynamiser ce secteur.
Produits laitiers : le TTIP pourrait déboucher sur une libéralisation des échanges dans ce secteur et une élimination des barrières règlementaires. Toutefois, la protection de certaines Indications géographiques devrait faire l'objet d'une analyse économique précise pour s'assurer que les bénéfices équilibrent les coûts pour d'autres pans de la négociation agricole.
Céréales et oléagineux : Farm Europe comprend que le TTIP pourrait déboucher sur une élimination substantielle des protections tarifaires pour le secteur des céréales et oléagineux. Dans ce cas, l'UE devrait aider au développement de son secteur des biocarburants, plutôt que de le limiter, pour lui permettre de se battre à armes égales avec son concurrent des Etats-Unis. Par ailleurs, un niveau de protection adéquat devrait être maintenu pour les produits les plus sensibles tels que le riz, et pour d'autres céréales pour tenir compte des distorsions naissant des mécanismes de soutiens internes aux Etats-Unis.
Fécule et éthanol : L'industrie de l'UE a besoin de temps, d'un cadre règlementaire adéquat et de protections pour faire face à la concurrence étasunienne. De plus, la balance coût/bénéfice du bioéthanol devrait être évaluée de façon approfondie, et une étude objective de l'impact sur le déficit de l'UE en protéines devrait être menée, plutôt que de céder à des campagnes ciblées.
Fruits et légumes, fruits à coque et huile d'olive : La libéralisation et l'élimination des barrières non tarifaires devraient généralement être bénéfiques pour ces secteurs hautement diversifiés dès lors que les barrières SPS (sanitaires et phytosanitaires) sont effectivement levées côté Etats-Unis.
Vin et bières : L'UE devrait être offensive pour ce secteur, construisant sur son regain de compétitivité, et concentrant ses efforts sur l'élimination des barrières tarifaires dans la négociation plutôt que de focaliser exclusivement sur les indications géographiques.
Sucre et produits transformés : L'élimination des quotas sucriers en Europe après 2017 oriente la négociation vers une position européenne forte pour le sucre et les produits à base de sucre sur le long terme, étant donné que cette réforme va renforcer la compétitivité de la production sucrière de l'UE. Néanmoins, une attention spécifique devrait être portée sur certains sucres spéciaux, et l'UE doit exiger un respect strict des règles d'origine.
Aspects sanitaires et phytosanitaires (SPS) : Même en excluant les hormones et les OGM, le dossier des SPS peut être discuté de façon constructive et des solutions négociées peuvent être dégagées.
Titre
vendredi 16 octobre 2015 - 19h46
Ras le bol de cette Commission qui se fait avoir et nous met dans la m. à chaque fois