L'agrochimiste suisse Syngenta a vu son chiffre d'affaires reculer de 12 % au troisième trimestre, à 2,6 miliards de dollars (2,2 milliards d'euros), sous le poids des effets de change et de conditions difficiles en Amérique latine, a-t-il annoncé jeudi.
Ce chiffre se situe légèrement en deçà des prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP qui l'attendaient en moyenne à 2,7 milliards de dollars, rapporte l'AFP.
Sur neuf mois, le cumul des ventes s'est monté à 10,2 milliards de dollars, ce qui correspond à une baisse de 11 % sur un an une fois converties en dollars mais à une hausse de 2 % à taux de change constants, a précisé le groupe qui doit composer avec la force du billet vert.
Au troisième trimestre, le groupe bâlois a ainsi vu ses ventes en Amérique latine augmenter de 13 % à taux de change constants mais chuter de 3 % une fois converties en dollars, a-t-il indiqué dans un communiqué lors d'un point sur son activité.
Le groupe a décrit l'environnement comme « difficile » dans la région. Au Brésil, l'impact des prix bas sur le marché des matières premières a été exacerbé par la forte dépréciation du real.
En Argentine, les conditions de crédit se sont également durcies tandis que les producteurs continuent à subir les contrecoups des taxes à l'exportation de soja, a-t-il expliqué.
Dans les autres régions du globe, les ventes de Syngenta se sont inscrites en baisse. En Asie-Pacifique, elles se sont contractées de 9 % à taux de change constants face à des conditions météorologiques défavorables, entre la sécheresse dans les pays de l'ASEAN et une faible mousson en Inde.
En Europe, elles ont diminué de 1 %, la forte croissance des céréales ayant permis de compenser le recul du maïs dont les surfaces cultivées ont continué de chuter, tandis qu'elles ont chuté de 22 % en Amérique du Nord, sur fond de forte concurrence sur les cultures du soja.
« La direction de Syngenta est maintenant encore plus sous pression », a commenté Markus Mayer, analyste chez Baader Helvea dans une note.
Les résultats de Syngenta sont examinés de près par les investisseurs alors que le groupe a systématiquement repoussé les avances de son rival américain Monsanto. Le groupe basé à Saint-Louis, dans le Missouri, l'avait approché à trois reprises, lui proposant jusqu'à 470 francs suisses par action pour le convaincre de fusionner avant de finir par jeter l'éponge face au refus catégorique des dirigeants de Syngenta.
L'action du groupe suisse avait alors plongé en Bourse, mettant la pression sur ses dirigeants pour convaincre les actionnaires de la pertinence de leur stratégie.
Syngenta a depuis annoncé le lancement d'un programme de rachat d'actions et la mise en vente de ses activités de semences potagères.
En marge de ces chiffres pour le troisième trimestre, Syngenta a également annoncé un accord de licence sur le maïs OGM avec l'allemand KWS et le français Limagrain, actionnaire de référence du quatrième semencier mondial Vilmorin.