Une délégation d’acteurs économiques bretons du transport, du commerce, de l’agriculture et de l’agroalimentaire s’est rendue à l’Elysée mercredi 8 octobre pour dénoncer le projet d’écotaxe sur les poids lourds à partir de 2011. Issu du Grenelle de l’environnement, le projet est actuellement en discussion devant le Parlement et est inscrit dans le projet de loi de finances pour 2009.
Il s’agit d’appliquer une taxe kilométrique (de 0,05 à 0,30 €/km) au transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes sur les routes et les autoroutes du domaine public non payant (les autoroutes payantes ayant été privatisés en 2005 n’entrent pas dans le dispositif).
La Bretagne est doublement pénalisée. Elle dispose d’un réseau routier de 1.200 km entièrement gratuit pour compenser son caractère péninsulaire. Le surcoût est estimé à 15% par les transporteurs qui n’auront pas d’autre choix que de le répercuter sur leurs clients.
«L’agriculture et l’agroalimentaire vont être directement impactés, s’insurge Jacques Jaouen, représentant agricole de la délégation, président de la chambre régionale d’agriculture. Par exemple, pour une volaille produite, la taxe serait acquittée entre cinq et sept fois entre sa naissance jusqu’à sa mise en rayon.»
Au-delà, c’est toute l’économie bretonne qui sera fragilisée par cette taxation supplémentaire et donc au final tous les Bretons, puisqu’il y a aura des conséquences sur l’emploi. A terme se pose la question de la délocalisation.
«Ce n’est pas en taxant qu’on réglera le problème environnemental car les camions continueront à rouler, réplique Jacques Jaouen. Il vaut mieux réfléchir à diminuer les émissions de carbone.» Les transporteurs se sont déjà attelés au problème. «Une autre solution est d’augmenter la capacité de transport de 40 à 44 tonnes, ce qui aura pour effet de diminuer le trafic des poids lourds de 10%.»
Le rail pas adapté Le fret ferroviaire n’est pas la solution en Bretagne, selon les entrepreneurs. Le train est adapté pour les grandes distances. Or 75% des échanges sont intrarégionaux. Le manque de réactivité du transport sur rail est pointé du doigt car incompatible avec le besoin de fraîcheur des denrées alimentaires (30% des produits transportés). |