Face aux aléas météorologiques, les professionnels de la semence de ferme recommandent aux agriculteurs de commencer par identifier et réserver leurs bons lots de grains aptes à produire de la semence et à répondre à toutes fâcheuses éventualités.
Tout d'abord, « les conditions de germination sur pied du blé que connaissent actuellement les agriculteurs ne sont pas si exceptionnelles », tient à rappeler le Syndicat des trieurs à façon de France (Staff) dans un communiqué du 11 août. « Elles sont bien connues des zones productives du nord de la France. Une année sur trois : le Nord-Picardie, la Normandie, mais aussi la Belgique et le sud de l'Angleterre récoltent des grains germés. Or ces régions produisent 50 % de leurs semences à la ferme, y compris ces années-là. Les rendements y atteignent 90 et 100 quintaux à l'hectare ».
La production de semences de ferme ne semble donc pas être si impactée par les phénomènes de germination. Il suffit de « bien dissocier une semence au germe déjà bien développé qui ne peut plus être conservée d'une semence de blé "démarrée" qui peut être ressemée fin septembre début octobre. En 2006 ou 2012, nombre d'exploitants en zone Nord avaient ressemé ces lots sans que le rendement n'ait été altéré. Seul impact : la levée est très rapide », explique le Staff.
Néanmoins, il est vrai que les conditions météorologiques du mois de juillet et leurs conséquences, généralisées à l'ensemble de la France et non pas seulement au Nord, pourront perturber l'approvisionnement en semences. Le Staff appelle ainsi les agriculteurs à la prudence et conseille de « sélectionner et de sécuriser ses propres lots de semences de récolte pour palier d'éventuels déficits d'approvisionnement ». Par ailleurs, « la profession a massivement investi depuis 2005 dans des outils de triage et de calibrage plus performants capables de nettoyer les lots de semences selon les problématiques rencontrées ».