Les Européens s'inquiètent des récentes mesures protectionnistes des autorités argentines qui pourraient affecter la reprise des négociations en vue de conclure un accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay). Un premier cycle de négociations commençait mardi à Buenos Aires.
« Nous sommes très inquiets de la situation actuelle qui a un impact négatif sur certaines exportations alimentaires vers l'Argentine et qui va à l'encontre des engagements à l'OMC », a indiqué John Clancy, porte-parole du commissaire en charge du Commerce.
La Commission européenne « appelle Buenos Aires à cesser immédiatement de bloquer ces importations européennes », a-t-il ajouté.
La Grèce a demandé de porter la question à l'ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres européens de l'Agriculture, mardi, à Luxembourg.
Les exportateurs européens se plaignent du fait que « les permis de circulation de produits importés en Argentine sont délivrés de façon sélective, et seulement dans les cas où il n'existe pas de produits équivalents élaborés sur place ».
La Grèce est particulièrement irritée par des restrictions qui frappent depuis avril son principal produit d'exportation vers l'Argentine, les pêches en boîte (80 % de ses exportations), et ce « en dépit d'assurances officielles du contraire de la part des autorités argentines ».
Tous les contrats des exportateurs grecs ont été annulés ou suspendus, déplore la Grèce, dans une note d'information.
Les restrictions sembleraient être le fait de consignes « internes et verbales » des autorités compétentes en Argentine, relèvent les Grecs.
Athènes demande à ce que Bruxelles lie tout progrès dans les négociations en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur au « retrait définitif » de « toutes les mesures des autorités argentines visant à restreindre les importations ».
De nombreux pays européens, comme la France ou la Grèce, sont opposés à la reprise des négociations UE-Mercosur, dont le principe avait été officialisé en mai lors d'un sommet à Madrid, considérant qu'elles sont contraires aux intérêts de l'agriculture européenne.
Les négociations étaient rompues depuis 2004, les pays européens craignant une trop forte concurrence des produits agricoles et d'élevage du Mercosur dont les membres appréhendaient en retour d'être envahis par les produits industriels européens.
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mardi 29 juin 2010 - 16h59
Bruxelles n'a qu'a stopper toutes les importations de produits agricoles argentins et s'ôter de la tête de vouloir relancer les négociations avec le Mercosur. De toutes façons dans ce genre de négociation l'Europe se fait toujours avoir; elle cède tout sans rien obtenir en échange avant même de discuter.