Comme on pouvait s'y attendre, les discussions régionales sur le prix du lait pour le troisième trimestre patinent. La réunion du Cirlait (interprofession laitière de la Basse-Normandie) s'est soldée par un échec vendredi dernier, tout comme celle du Cil Ouest (Bretagne et Pays de la Loire) la veille.
« Alors que la conjoncture est porteuse et que les indicateurs nationaux laissaient augurer une hausse de prix de l'ordre de 30 €/1.000 l, le Cirlait a été incapable de trouver un accord de prix pour le troisième trimestre de 2010, a indiqué dans un communiqué Jean Turmel, président de la section laitière de la FRSEA de la Basse-Normandie. La FRSEA dénonce l'attitude des entreprises laitières. (...) Devant l'intransigeance de leurs interlocuteurs, les représentants des producteurs ont décidé de quitter la séance. »
« Après avoir voulu tenir compte du prix allemand dans la définition du prix du lait français, les entreprises laitières exigent désormais un arrimage pur et simple du prix du lait français au prix allemand », ce qui, selon la FRSEA, tirerait les prix «vers le bas ».
Face à l'échec des discussions, la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) se veut rassurante. « L'application de l'accord du 3 juin 2009 et de l'ensemble des indicateurs continuera à faire augmenter de façon significative le prix du lait payé aux éleveurs pendant la seconde partie de l'année 2010, rappelle-t-elle dans un communiqué du 28 juin. Cette conjoncture haussière est nécessaire pour les éleveurs laitiers qui ont traversé une année 2009 très difficile, même si elle est compliquée à gérer pour les transformateurs. »
Cependant, la FNCL appelle à ce que « ces débats récurrents et traditionnels ne détournent pas l'attention du sujet fondamental pour l'avenir du lait en France : la préparation de la fin des quotas à l'horizon de 2015. » Elle continue à travailler dans cet objectif.
Ainsi, elle est « déterminée à construire le cadre d'une contractualisation équilibrée au sein de l'interprofession et à avancer, au plan opérationnel, dans la mise en place de volumes et de prix différenciés ». Pour preuve, « les coopératives engagent des opérations de regroupement qui vont les structurer et les renforcer et qui vont leur permettre d'affirmer leur ancrage dans les différentes régions françaises dans la perspective d'un monde sans quota ».