La Commission européenne maintiendra sa décision de relancer les négociations commerciales avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), malgré l'opposition de la France, qui estime qu'elles pourraient fragiliser l'agriculture française et européenne, a indiqué une source européenne, jeudi.
La Commission « ira de l'avant » et « réaffirme sa décision annoncée mardi » de relancer les discussions avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange, a indiqué cette source à Bruxelles.
« Nous savions que les Français étaient les moins enthousiastes » à cette idée, mais la Commission « a un mandat depuis 1999 pour négocier avec le Mercosur », a-t-elle ajouté.
« Il n'y a eu aucun changement de position » et la Commission « ira de l'avant », car elle estime que « c'est le moment approprié maintenant pour reprendre les négociations », a encore dit cette source.
Le gouvernement français a indiqué dans un communiqué publié mercredi qu'il s'opposait à une reprise de ces négociations, « qui risquent de remettre en cause l'agriculture française et européenne », selon lui.
La France rappelle que « conformément au mandat donné à la Commission européenne en 1999, les négociations de l'accord UE-Mercosur ne sauraient être conclues avant la fin du cycle de Doha ».
La commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale a émis jeudi un « avis défavorable » au dégel de négociations entre l'Union européenne et le Mercosur en vue de la conclusion d'un accord de libre-échange.
Un sommet est prévu le 18 mai entre l'Union européenne (UE) et les pays d'Amérique du Sud, une occasion pour le président de la Commission européenne, M. Barroso, de relancer ces négociations, avec le soutien affiché de l'Espagne.
« Sur un accord aussi important, même si juridiquement la Commission a le droit de relancer les négociations, elle aurait dû en discuter au préalable avec les Etats membres compte tenu des enjeux », regrette-t-on au ministère de l'Agriculture.
Les négociations pour un projet d'accord bilatéral de libre-échange (agricoles, industrielles, services...) entre l'UE et le Mercosur ont commencé en 1999 mais ont été interrompues en 2004 sur décision de la Commission, les deux parties ne parvenant pas à conclure.
Ce qui n'a pas empêché les exportations de viande bovine en provenance du Mercosur vers l'Europe de « quasi doubler dans les cinq dernières années », souligne-t-on au ministère de l'Agriculture.
Des relations plus étroites avec le Mercosur pourraient mettre en danger d'autres filières françaises comme celles de la volaille, du sucre, de l'éthanol et des céréales, souligne-t-on encore au ministère.
Le Mercosur s'est félicité jeudi de la volonté de la Commission européenne de relancer des négociations avec l'UE, mais celles-ci devront inclure les produits « agricoles », a-t-il assuré dans un communiqué publié à Buenos Aires.
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lundi 10 mai 2010 - 13h24
La France est-elle toujours prête à aller à la crise? J'en doute. Tout cela me rappelle l'éphémere ministre de l'agriculture M.Gaymard, parti sabre au clair défendre les intérêts de la France et revenu bredouille (beaucoup plus discrètement, il faut le dire).