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Œufs

Nouvelle opération de destruction à Morlaix

Publié le vendredi 09 août 2013 - 12h02

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Des producteurs d'œufs ont à nouveau détruit une partie de leur production, jeudi soir en Bretagne, pour protester contre la faiblesse des cours, dans un contexte de surproduction, tout en appelant à une réorganisation de la filière.

 

Après Ploumagoar (Côtes-d'Armor) mardi et Carhaix (Finistère) mercredi, les producteurs en colère ont de nouveau détruit quelque 100.000 œufs jeudi soir, cette fois-ci à Morlaix (Finistère), devant le centre des impôts. Ils ont en outre fait don de plus de 5.000 œufs aux Restos du Cœur, a-t-on appris auprès de l'un d'eux.

 

« Une crise comme celle-ci est sans précédent depuis les années 1980 », assure Nicolas, un éleveur des Côtes-d'Armor qui souhaite rester anonyme, étant membre du collectif informel de producteurs à l'origine des actions de protestation. « Nous réclamons une réorganisation de la filière et des mesures d'urgence pour assainir le marché », indique-t-il.

 

Les producteurs d'œufs protestent depuis plusieurs mois contre la faiblesse des cours, qui ne permettent plus, selon eux, de couvrir la hausse des coûts de production et surtout d'amortir d'importants investissements consentis en application d'une directive européenne sur le bien-être des poules pondeuses, entrée en vigueur en janvier 2012.

 

Désormais, les poules disposent de plus de place dans leurs cages, de perchoirs, de nids et même de grattoirs pour se raccourcir les griffes. Mais cette mise aux normes, d'un coût de plus de 20 euros par poule, selon des producteurs, a désorganisé la filière, conduisant à une pénurie relative et à une hausse des cours en 2012.

 

Face à cette pénurie, « beaucoup d'organisations de producteurs ont monté des élevages », explique le producteur qui a investi près de 2,5 millions d'euros pour adapter à la directive européenne les cages de ses 100.000 poules. « On se retrouve avec une surproduction de 5 à 10 % ».

 

Pour faire remonter les cours, il faut, selon lui, dans un premier temps, éliminer des œufs. Dans un second temps, il s'agira de « trouver des solutions » plus pérennes comme la mise en place d'une filière à l'exportation. « On ne va pas demander au consommateur français de manger un œuf de plus par jour ! »

 

« Les jours de la filière avicole sont comptés »

 

Yves Nicol, dont l'exploitation compte 600.000 pondeuses, assure que la surproduction d'œufs est européenne et dénonce des coûts de main d'œuvre trop élevés en France, ainsi que l'interdiction des farines animales dans l'alimentation. « Les jours de la filière avicole sont comptés », estime-t-il.

 

« On prend les mesures qu'il faut pour régler cette surproduction », assure de son côté Yves-Marie Beaudet, président de la section œufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et des Pays de la Loire (UGPVB), qui représente 40 % de la production française d'œufs avec 20 millions de pondeuses. Parmi les mesures prises, il cite un gel de tous les nouveaux projets d'élevage et un allongement des périodes de vide sanitaire entre deux lots de poules.


L'UGPVB, qui souligne ne pas s'associer aux opérations coup de poing des producteurs, estime que l'Union européenne souffre d'un excédent de « 15 à 20 millions » de pondeuses, sur un total d'environ 350 millions.

 

« On ne peut pas attendre », répond cependant Nicolas. « Le cours de l'œuf doit remonter dans le mois qui vient ! », assure-t-il, indiquant qu'actuellement il se situe autour de 5 euros les 100 œufs, soit deux euros de moins que le prix de revient. « On commence à détruire des œufs nous-mêmes, mais on voudrait que l'ensemble des organisations de producteurs nous emboîte le pas », indique le producteur, dont le collectif demande une application « au niveau national » d'une réduction de 5 % de la production, et la « mise à disposition par l'Etat d'un endroit pour détruire ces œufs » avec « contrôle et suivi de la disposition ».

 


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Les commentaires de nos abonnés (2)
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voilà ou mènent les grands élevages !

samedi 10 août 2013 - 17h58

une exploitation de 600 00 poules est peut être démesurée , il faut être réaliste , ce n'est pas parcequ'il y a eu une sous production l'an passé qu'il fallait inciter des éleveurs à se lancer dans cette surproduction actuelle , surtout que l'on connaissait la raison de cette baisse de production ,à qui cela a t il profité ? et bien , aux gens qui ont menti aux futurs producteurs trop crédules, qui leur ont fait miroiter des revenus confortables en sachant pertinemment qu' ils allaient les mettre dans la merde avec des investissements très importants , ces gens sont des voyous ou des idiots !!!
commentaires agriculteurs

valdeseine
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ARRÊTEZ,ARRÊTEZ,ARRÊTEZ....

vendredi 09 août 2013 - 18h41

Jusqu'ou irons nous ??? faut-il 600000 poules pour vivre ??? Ce serait mieux qu'un éleveur produise 1 000 000 de polues et puis quoi et puis quoi ? A force d'automatisation, de développement, de recherche du gigantisme , n'allons nous pas tuer toutes les poules aux oeufs d'or...Cette éternelle tour de babelle toujours plus haute qui finit pas ramener les Hommes en slip dans leur petits souliers... Nous irons vers ces situations sans quota laitier. Dans ce libéralisme non contrôlé, on laisse toujours éspérer qu'en tuant son voisin on en sortira vainqueur... Puis on ira dire que c est de la faute à l'Etat et qu'il faut des subventions (l'argent publique volé) pour réparer CES FOLIES...
commentaires agriculteurs

berber40
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