Le volailler breton Tilly-Sabco a lancé le 2 juillet, dans l'Ouest, un réseau de vente directe de viande congelée en circuit itinérant, pour rapprocher producteurs et consommateurs et écraser les coûts de distribution. Il s'appuie sur un site internet lancé le même jour, ecomiam.com .
Patron de Tilly-Sabco, un abattoir de volailles du Finistère qui travaille à l'exportation, Daniel Sauvaget a indiqué vouloir vendre aux consommateurs poulets, viande de boeuf et de porc à partir de camions frigorifiques, effectuant des tournées régulières dans les villes.
M. Sauvaget a déjà testé son concept avec succès sur le port de Brest au printemps, en vendant 25.000 poulets congelés en cinq demi-journées.
Une équipe de trois à cinq personnes assure la vente, installée dans une tente à côté du camion. La viande est vendue en gros conditionnements: les poulets par 8 ou 10 au prix de 2,24 euros le kilogramme, la viande de porc par colis de 6 kilogrammes (4,48 euros le kilogramme), le boeuf par colis de 4,3 kilogrammes de steaks hachés (5,9 euros le kilogramme).
A chaque fois, la viande est issue de filières de production française bien identifiée, comme le Groupement des producteurs des monts d'Arrée pour le poulet.
Les tournées d'Ecomiam.com vont débuter à partir du 13 juillet en Bretagne (Montgermont près de Rennes, Brest, Saint-Brieuc, Lorient, Quimper, Nantes, Vannes), puis s'étendre progressivement vers l'est.
L'entrepreneur veut toucher 180 villes dans toute la France à la fin de 2010, mais doit encore trouver des partenaires pour les infrastructures frigorifiques.
Selon lui, ce système de distribution doit permettre de laisser au producteur de 49,51à 54,29% du prix payé par le consommateur, contre de 24,85 à 33% pour le transformateur et de 12,28% à 15,65% pour le distributeur.
«Il faut cesser de mettre des barrières entre producteurs et consommateurs», a estimé Daniel Sauvaget, dénonçant «l'inflation des coûts de distribution». Il a ajouté que «la crise va ouvrir des opportunités de distribution autres que celles qu'on connaît actuellement», notamment parce qu'il est probable que «jamais les Occidentaux ne retrouveront le pouvoir d'achat» qu'ils ont connu jusqu'à présent.