L'interprofession a réuni éleveurs, distributeurs et abatteurs, le 10 septembre 2014, afin de mettre sur la table les différends qui les opposent. Au menu : prix et origine de la viande.
« Le patriotisme n'est pas à l'ordre du jour de la grande distribution, a lancé Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB) », à l'issue de la réunion interprofessionnelle. Aucune réponse n'aurait été apportée au sujet des prix payés aux producteurs, en baisse depuis le 1er septembre 2013. La FNB rappelle qu'il manque 300 € par animal pour couvrir les coûts de production. « L'avis de recherche est toujours lancé, plaisante Jean-Pierre Fleury. Autour de la table, un silence religieux s'est abattu sur la question. Pourtant, nous pensons que [ceux qui encaissent les 300 €, ndlr] étaient bel et bien dans la salle. »
Tandis que le syndicat exige des distributeurs un engagement à vendre de la viande bovine française uniquement, estampillée du logo « Viandes de France », les enseignes auraient rétorqué que les étiquettes sont déjà en place et que l'achat de morceaux étrangers est inévitable pour pallier un manque d'approvisionnement dans l'Hexagone. Selon la FNB, l'importation représente 15 à 20 % de la viande bovine en rayon. « La grande distribution fait un pied de nez au ministre Stéphane Le Foll sur le dossier Viandes de France », renchérit Jean-Pierre Fleury.
Les promotions sous surveillance
Les participants se sont toutefois accordés sur la nécessité d'encadrer les promotions en grande distribution. Le chantier sera mené par un groupe de travail. « Aujourd'hui, la promotion a une vocation de débarras des produits mal gérés en rayon, estime Emmanuel Bernard, de la FNB. Cela n'est pas l'objectif initial de la promotion qui, comme son nom l'indique, doit promouvoir, et non détruire, la valeur du produit. »
Autre point positif, la volonté de reconquérir le consommateur au travers de la qualité. Le repositionnement des races à viande et le temps de maturation des morceaux sont deux axes majeurs. Enfin, E. Leclerc assure que la viande ne reviendra pas dans la « guerre des prix ». Elle n'intégrera pas les comparateurs. « Nous vérifierons », assure Jean-Pierre Fleury.