« C'est toute une profession qui est en péril, avec l'urgence de gérer des trésoreries exsangues. Les capacités de recours aux crédits fournisseurs sont épuisées, les banques jouent l'immobilisme », explique vendredi la FNB (Fédération nationale bovine) dans un communiqué au sujet des producteurs de viande bovine.
« Pire, cette crise de la production de viande bovine perdure dans l'indifférence générale de la part des pouvoirs publics français et communautaires. Mis à part les discours et effets de manche, les éleveurs ne voient rien venir », ajoute l'organisation syndicale.
Et la FNB d'énumérer : « Où en est la demande d'une aide exceptionnelle européenne, formulée par la FNSEA et la FNB au ministre ? Où en est la demande d'une mesure de gestion de marché (hausse des restitutions sur les bovins vivants) pour un secteur qui demeure le seul à n'avoir bénéficié d'aucune disposition de Bruxelles ? Où en sont les mesures devant être prises pour améliorer la compétitivité de la filière (réduction des surcoûts) et des élevages (entre autres « plantage » du dossier sur le photovoltaïque en bâtiments d'élevage...) ? »
Quant à la position de la grande distribution, « elle est intolérable ». « Les GMS pressurent les producteurs (avec entre les deux, des entreprises d'aval qui sauvegardent leurs marges) et pratiquent une politique incompréhensible d'évolution des prix : hausse sur certains produits, refus sur d'autres dont la viande bovine. »
« Il faut des prix pour les éleveurs, pour faire vivre cette production et lui conserver un avenir. Si ni les pouvoirs publics, ni l'aval de la filière et la distribution ne veulent en tenir compte, les éleveurs sauront de nouveau se mobiliser par l'action syndicale. Il ne sera plus temps alors de se demander ce qui arrive et pourquoi ! », déclare la FNB.
