« Nous prévoyons un repli de 4 % des abattages de gros bovins en 2010 », annonce Mélanie Richard, de l'Institut de l'élevage. Le cheptel laitier s'est fortement réduit en 2009. Désormais, la France compte 120.000 laitières de moins.
L'effondrement du prix du lait et l'absence de rallonge de quotas pour la campagne 2009-2010 ont incité les éleveurs à réformer. Un phénomène amplifié par le fait qu'à la suite de la flambée des cours en 2008, les producteurs avaient conservé plus longtemps les vaches dans les exploitations.
Faisant suite à ce rééquilibrage, la production est attendue à la baisse en 2010. Le repli serait particulièrement sensible sur le deuxième trimestre. « En allaitant, l'année 2009 a été marquée par un arrêt de la capitalisation, voire peut-être une légère décapitalisation, poursuit Mélanie Richard. Face à un cheptel étoffé, nous prévoyons plutôt un rééquilibrage à la baisse du cheptel et une hausse des abattages pour 2010. » Mais les disponibilités en femelles allaitantes ne compenseront pas la diminution de l'offre en laitières.
De plus, la hausse de l'offre en animaux de qualité pourrait peser sur les cours dans un contexte toujours fortement marqué par la crise économique.
La production française de taurillons poursuivrait son recul cette année. La baisse de 2009 et 2010 compenserait la hausse des deux années précédentes. Toutefois, en 2008, la fermeture des frontières avec l'Italie en raison de la FCO avait incité des éleveurs français à engraisser eux-mêmes leurs broutards. En 2010, la production française reculerait de 6 %.
« C'est le résultat du manque de veaux au début de l'année dernière qui n'a été que partiellement rattrapé au cours de l'année, explique Mélanie Richard. De plus, nous prévoyons une petite reprise des exportations de broutards vers l'Italie et l'Espagne. »
La France n'est pas le seul pays où la production reculerait. En Europe, le déclin atteindrait 1 %. Cette année serait également marquée par un retour des importations depuis le Mercosur (Amérique du Sud). Sans retrouver leur niveau de 2008, elles progresseraient de 10 %. Au final, si le déficit de viande bovine de l'Europe se maintiendrait à 4 % de la consommation, il s'élèverait à 10 % en France.
La consommation fait de la résistance Sur les étals, le bilan de l'année 2009 n'est pas catastrophique malgré un contexte économique difficile. « La consommation ne s'est pas effondrée en 2009, constate Mélanie Richard. En France et en Europe, elle s'est maintenue à un niveau proche de celui de 2008. Il s'agissait davantage d'un problème de prix que de volume. » Les consommateurs français ont en effet privilégié les viandes les moins chères. Dans les linéaires, la concurrence a été rude avec la marchandise étrangère plus compétitive. Les cours français sont restés supérieurs à ceux de leurs voisins européens. Pour 2010, l'Institut de l'élevage prévoit une poursuite de l'érosion de la consommation, entre 0,5 et 1 %. |