La Fédération nationale bovine (FNB) s'est dite prête, mercredi devant la presse, à passer à la phase pratique concernant la contractualisation de la production de viande bovine. Pour cela, elle attend la validation politique et juridique par les pouvoirs publics du dispositif qu'elle a concocté avec les industriels du secteur et Coop de France.
« Le contrat, c'est un volume [de production] et un prix », a insisté Jean-Pierre Fleury, le secrétaire général de la FNB. L'objectif est de sécuriser la marge des producteurs. Les banques se montreraient sans doute moins frileuses pour accompagner l'éleveur dans ses investissements.
En contrepartie, les industriels s'assurent de disposer de produits correspondant à leurs cahiers des charges. « Il y a un intérêt évident pour le producteur, a insisté Pierre Chevalier, le président de la FNB. Mais aussi pour les abatteurs. Cela répond à leurs inquiétudes concernant leur approvisionnement dans les années à venir. »
Pour cela, l’organisation syndicale propose de contractualiser au moins 30 % de la production de jeunes bovins, de génisses et de bœufs, soit 600.000 animaux par an. Pourquoi 30 % ? Pour avoir un effet de levier et inciter les entreprises à ne pas jouer au yoyo avec les prix à la production. Ce sont en effet eux qui financeraient l'écart entre le coût de production et le prix de marché dans un premier temps.
Une caisse financée à part égale par les producteurs et les pouvoirs publics prendrait le relais quand l'écart se creuserait. « A raison de 5 centimes par kilogramme pour 600.000 animaux de 400 kg, cela fait 120 millions d'euros sur cinq ans », calcule Guy Hermouët, le premier vice-président de la FNB. À condition bien sûr que l'Etat mette effectivement la main à la poche.
C'est donc sur ce terrain avecn en toile de fond, les débats sur la loi de modernisation agricole que les producteurs bovins attendent le ministre les 3 et 4 février 2010 à Angers (Maine-et-Loire) pour l'assemblée générale de la FNB. « On a de beaux discours du ministre, lance Jean-Pierre Fleury. Maintenant, il nous faut des actes ! »
Visionnez ci-dessous l'interview de Pierre Chevalier, président de la FNB.