Les discussions sur l'embargo européen à la viande bovine brésilienne vont durer plus de quatre mois, a estimé le ministre brésilien de l'Agriculture, Reinhold Stephanes.
L'Union européenne (UE) avait suspendu le 31 janvier les importations brésiliennes de viande bovine faute d'avoir obtenu des garanties sanitaires suffisantes et limité à 300 le nombre de fermes autorisées à exporter.
Lors d'une réunion lundi à la Fédération des industries de São Paulo (Fiesp), le ministre brésilien a dit que les discussions devraient «durer plus de quatre mois et qu'il faudra négocier l'augmentation du nombre de fermes» autorisées par l'UE à exporter de la viande.
«Ce que nous dirons clairement (aux Européens), c'est qu'avec 300 fermes (autorisées à exporter) vous ne remplissez pas un container. Nous avons besoin de 3.000 à 5.000 fermes», a souligné M. Stephanes, dans des déclarations reprises mardi dans la presse.
D'après le ministre, l'erreur du Brésil a été d'accepter les mêmes règles que celles qui sont appliquées à l'Europe. «Ces règles ont été créées à cause de la vache folle, une maladie que nous n'avons pas», a-t-il souligné.
Jeudi, le gouvernement brésilien doit présenter à l'UE une nouvelle liste avec le nombre de fermes habilitées à exporter vers l'UE. Cette liste sera bien inférieure à la précédente de 2.681 fermes, rejetée par l'UE.
«Ce qui doit être dit clairement c'est: "vous voulez importer de la viande du Brésil ou vous vous cherchez des excuses pour ne pas importer du Brésil"», a estimé M. Stephanes.
«Je crois que l'Union européenne veut importer de la viande, que les importateurs européens veulent importer de la viande, que les consommateurs européens veulent la viande brésilienne», a-t-il ajouté.
«Mais il y a le grand lobby des producteurs européens qui fournissent près de 95% du marché de la viande européenne qui, eux, ne souhaitent pas voir la viande brésilienne, car effectivement cela fait baisser leurs prix, puisque leur prix de production est trois fois plus élevé», a conclu le ministre.