Si jeudi à Autun (Saône-et-Loire) devant l'assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB), Bruno Le Maire s'est dit conscient des difficultés des éleveurs, il n'a apporté qu'une seule réponse sonnante et trébuchante à leur détresse. C'est le versement anticipé du solde de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA).
Le ministre de l'Agriculture confirme le versement dès le 3 février du solde de la part nationale de la PMTVA. « Cela représente plus de 65 millions d'euros, assure-t-il. Par ailleurs, je vous annonce que vous toucherez le solde [de la part communautaire, NDLR] de la PMTVA au 15 mars, soit trois mois avant la date habituelle du versement. »
Quelques minutes plus tôt, Pierre Chevalier, président de la FNB, le prévenait qu'il « n'y a pas trente-six solutions, quand la situation peut exploser d'un moment à l'autre, et qu'un trop grand nombre d'exploitants tombent dans la précarisation : soit les prix à la production augmentent enfin, soit un plan d'aides d'urgence doit être décrété ».
Le ministre a choisi : il défendra les prix. « Que chacun prenne ses responsabilités, a-t-il lancé. Certains font du dégagement de carcasses pendant que d'autres importent pour faire baisser les prix. » N'hésitant pas à dire qu'il rendrait public le nom de ces entreprises. Bruno Le Maire a ensuite égratigné la coopération, l'accusant de ne pas jouer le jeu de la remontée des prix à la production.
Toujours dans la même idée, le ministre assure qu'il « tient un discours de vérité aux consommateurs. J'ai accepté de dire que le prix de la viande [à la consommation, NDLR] va augmenter. J'ai demandé aux distributeurs de répercuter vos augmentations de charges. Ils ont accepté et vont le faire dès aujourd'hui. Je ferai vérifier que ces engagements sont respectés. »
Sur un plan plus politique, après s'être félicité d'avoir sécurisé le budget de la Pac, Bruno Le Maire a garanti qu'il s'opposera à un transfert massif des aides du premier pilier vers le second. Il demande aussi une révision de la proposition sur les zones défavorisées simples et garantit qu'il l'obtiendra. « C'est indispensable pour maintenir l'ICHN, la PHAE et la PMTVA », a déclaré le ministre.
De même, le ministre assure qu'il « refuse les conclusions d'un accord à l'Organisation mondiale du commerce ou avec le Mercosur sur le dos des éleveurs français ». Toujours sur le plan international, Bruno Le Maire soutient le projet de création de GIE d'exportation de la FNB. Il assure que l'Etat français fait tout pour rouvrir les marchés encore fermés à la production française.
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