« Pour 2012, nous prévoyons une baisse des abattages de femelles de l'ordre de 4 % en têtes, annonce Philippe Chotteau, responsable du département de l'économie de l'Institut de l'élevage. Toutefois, cela fait suite à une hausse de 7 % en 2011. »
C'est en allaitant que le recul serait le plus marqué. « La sécheresse d'avril 2011 a déclenché une décapitalisation, explique Philippe Chotteau. Elle s'est accélérée à l'automne. Face au manque de fourrage, les éleveurs ont vendu davantage d'animaux par sécurité.
La remontée des cours de la viande les a aussi incités à réformer. » Ainsi, en novembre, le nombre de vaches allaitantes de plus de trois ans avait reculé de 2,2 % par rapport à l'année précédente, ce qui correspond à 180.000 vaches en moins. Cette décapitalisation concerne toute la France mais certaines zones sont plus touchées, comme les zones laitières du Grand Ouest.
Les suppléments de quotas et la bonne conjoncture laitière poussent les éleveurs mixtes à privilégier leur troupeau laitier. La décapitalisation est aussi plus forte dans le nord du bassin allaitant et dans le Limousin, ce qui est lié au manque de fourrage pour cet hiver. « En 2012, cette décapitalisation se poursuivrait un peu, estime-t-il. Mais pas sur le même rythme. » L'Institut prévoit une baisse de 1%.
Le cheptel laitier continuerait de s'éroder doucement face à la hausse de la productivité et aux restructurations laitières. En 2011, il a reculé de 1,8 %. En 2012, il diminuerait de 1,6 %.
Le manque de disponibilité en vaches se répercuterait directement sur la consommation. En 2011, malgré des disponibilités importantes, cette dernière avait reculé de 1,5 %. En 2012, la baisse s'accélérerait. En cause, les conséquences de la crise économique et une offre en baisse partout en Europe. Au final, l'Institut prévoit une chute de 2,2 %.