Le Conseil des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne, réuni lundi à Luxembourg, est parvenu à un accord sur un projet de règlement concernant la définition de la viande de veau. L'objectif est de clarifier les conditions de commercialisation et de mieux informer les consommateurs, explique Bruxelles.
Les nouvelles règles imposeront dans tous les États membres l'utilisation de dénominations de vente précises pour la viande provenant des bovins de moins de 12 mois, ainsi que l'indication de la catégorie d'âge des animaux lors de l'abattage. Le règlement distingue deux catégories d'animaux : ceux abattus entre 0 et 8 mois et ceux abattus entre 8 et 12 mois.
En France, la viande issue des animaux de la première catégorie pourra être dénommée ''veau'' ou ''viande de veau''. Dans la seconde catégorie, elle sera étiquetée ''jeune bovin'' ou ''viande de jeune bovin''.
«Par souci de cohérence et afin d'éviter tout risque de distorsion de concurrence, les viandes importées des pays tiers seront également soumises aux dispositions de ce règlement», précise la Commission.
Il existe deux grands systèmes de production dans l'Union européenne. Dans l’un, l'alimentation des animaux se compose principalement de lait et de produits laitiers et l'abattage intervient avant huit mois.
Dans l’autre, l'alimentation est constituée presque exclusivement de céréales (maïs essentiellement) complétées par du fourrage et les animaux sont abattus à partir de dix mois.
Si le premier type de production existe dans presque tous les États membres, le second en revanche n'est pratiqué que dans un petit nombre de pays de la Communauté, principalement aux Pays-Bas, au Danemark et en Espagne.
Jusqu'à maintenant, les viandes issues de ces deux systèmes de production ont généralement été commercialisées sur les principaux marchés de consommation de l'UE sous une dénomination de vente unique, la dénomination ''veau'', explique Bruxelles.
La FNICGV (Fédération nationale de l'industrie et des commerces en gros des viandes) s'est félicitée «de l’aboutissement d’un dossier initié il y a maintenant 10 ans et qui devrait mettre fin à une tromperie des consommateurs organisée par certaines entreprises étrangères qui commercialisaient jusqu’à ce jour du jeune bovin sous l’appellation ''veau de boucherie''».
«Il aura fallu quelques accrochages entre opérateurs français et néerlandais pour qu’autorités communautaires et françaises s’occupent réellement de cette distorsion de concurrence et la reconnaissent comme une réalité», poursuit l'organisation.
Tout en «regrettant que la dénomination ''veau de boucherie'' n'ait pas été limitée à des animaux de moins de 6 mois», l'Académie de la viande, reconnaît que l'accord des ministres de l'Agriculture de l'UE «améliore» la situation antérieure.