Notre confrère Gérard Le Puill (L'Humanité, La Terre) poursuit ses réflexions sur les enjeux agricoles, alimentaires, climatiques et environnementaux. Dans son nouvel ouvrage - « Produire mieux, pour manger tous d'ici 2050 et bien après » (1) -, il alerte sur la nécessaire refondation d'un modèle agricole dominant bâti selon la théorie des avantages comparatifs développée, il y a deux siècles, par David Ricardo.
Pour le paysan breton que fut Gérard Le Puill, il y a urgence, au Nord comme au Sud, à sortir d'une spécialisation à outrance des régions ou des pays permise par une « concurrence mondialisée » épuisante pour le plus grand nombre et - désormais aussi - pour la planète elle-même. Son credo : « l'agriculture intensive n'est pas inventive ».
Fin connaisseur des dossiers agricoles, l'auteur a la dent dure pour les « eurocrates », la grande distribution, l'agrobusiness sans frontières, le G20, l'OMC, les OGM ou le « minerai de bœuf ». Il plaide pour une agriculture plus économe et plus autonome qui s'incarnerait dans l'agro-écologie ou dans l'agroforesterie. Il invite aussi les consommateurs à se montrer plus responsables dans leurs choix alimentaires quotidiens. Stimulant.
(1) 324 pages, 21,90 euros, Pascal Galodé éditeur