Les représentants des Parlements français et européens, réunis à Epernay vendredi lors d'une réunion de travail organisée par le Syndicat général des vignerons de Champagne (SGV), espèrent une proposition de la Commission en faveur du maintien des droits de plantation dans le cadre de la réforme de la Pac dès cet automne. Il manque encore trois Etats et soixante-treize voix pour pouvoir emporter le vote.
Arborant un autocollant « La libéralisation tue les vignerons », Astrid Lulling, députée européenne luxembourgeoise et présidente de l'intergroupe Vins a montré sa détermination à faire bouger les lignes au sein de l'Europe sur le dossier sensible des droits de plantation.
Cette réunion avait pour objet de mettre au point une stratégie pour obtenir de la Commission un changement de cap. Les enjeux sont clairs : pour avoir une majorité de vote au sein de l'Union européenne, il faut rassembler quatorze états et 255 voix. Il manque encore trois Etats et soixante-treize voix pour espérer emporter le vote, ce qui suppose de convaincre des pays consommateurs non producteurs.
Confiante, Astrid Lulling affirme « que l'intergroupe Vins sera capable de rassembler des majorités autour de revendications que nous trouvons justes. Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'Agriculture, nous répond tout le temps qu'il ne peut rien faire car ce sont les gouvernements qui ont décidé de la suppression des droits. Mais il a le pouvoir de faire une proposition qui changera une décision malheureuse prise par les ministres en 2008 ».
Cet été, notre ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire devrait rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel pour faire avancer ce dossier.
L'heure est à l'optimisme prudent. « Il y a un an, nous étions assez pessimistes sur l'issue de notre combat, confirme Pascal Bobillier-Monnot, directeur de la Cnaoc (Confédération nationale des AOC). A l'époque, seule Angela Merkel s'était prononcée officiellement pour le maintien des droits. Depuis, nous avons rallié de nombreux élus, dont Nicolas Sarkozy, à notre cause. Il faut aller vite et ne pas attendre le rapport d'étape de l'OCM à la fin de 2012. Il faut que dès cet automne, la Commission fasse une proposition en faveur du maintien des droits dans le cadre de la réforme de la Pac. »
Le compte à rebours est lancé. Pascal Férat, le président du SGV, affiche quant à lui « un optimisme mesuré, rien ne nous permettant de dire que nous avons gagné ».