La récolte de raisins de cuve en 2011 s’élèverait à 47,7 millions d’hectolitres, en hausse de 5 % par rapport à celle, historiquement faible, de 2010. Pour mémoire, la campagne précédente, avec 45,4 Mhl récoltés, figure parmi les plus petites de ces dix dernières années, conséquence des nombreux arrachages de vignes qui modifient le paysage viticole depuis 2008, et de conditions climatiques défavorables.
Les vendanges de 2011 devraient permettre, sous réserve d'accidents climatiques et sanitaires d'ici à la maturité des grains, de récolter 2 % de raisins de plus que la moyenne des cinq dernières années, estime le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture, dans ses premières prévisions au 1er juillet. En revanche, cette récolte devrait rester en dessous des niveaux des années 2006 et 2005.
Toutes les catégories de vins verraient leur production progresser par rapport à 2010
La production en vins d’appellation, qui retrouverait la moyenne des cinq dernières années, serait supérieure à celle de l’an passé de 4 %. Les vins pour eaux-de-vie AOP (Cognac, Armagnac), seraient presque stables sur une année.
Le potentiel des vins en IGP, et celui des « autres vins et jus » – comprenant entre autres les volumes au-dessus des plafonds d’appellation et les vins sans IG – augmenterait de 8 % par rapport à l’année dernière et de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Le niveau réel de production de vins en IGP est susceptible d’évoluer à la baisse, détaille le ministère : en effet, « compte-tenu de la réforme de l’OCM vin, une partie de cette catégorie pourrait être commercialisée en vins sans indication géographique (IG) ».
La plupart des vignobles sont en avance par rapport à 2010 et par rapport à une année normale, confirme le ministère. Au 1er juillet, le stade de la fermeture de grappe était atteint dans les principaux départements viticoles.
Sécheresse et précocité des vignobles
« Sauf accident climatique, les vendanges pourraient débuter au cours de la deuxième quinzaine d’août dans la plupart des régions », prévient le ministère de l'Agriculture.
Les dégâts de grêle parfois importants recensés à ce jour (dans le Bordelais et les Corbières notamment), « sont localisés et devraient avoir peu d’impact sur les productions régionales », avance-t-il. « La période de floraison s’est bien déroulée. Les attaques fongiques (surtout oïdium, notamment dans le Val de Loire, les Charentes et le Bordelais) sont pour l’instant maîtrisées ».
Le potentiel est, pour l’instant, prévu en général en hausse par rapport à 2010, sauf dans le Val de Loire et la Charente.
L'interprofession champenoise (CIVC) a pour sa part annoncé jeudi un volume d'appellation à 12.500 kg/ha, en hausse de près de 20 % par rapport à 2010 (9.700 kg/h), pour répondre à la forte reprise des expéditions.
Si la sécheresse qui a touché les cultures au printemps « devait persister, (elle) pourrait avoir un impact sur les productions attendues, notamment dans les vignobles situés dans l’Ouest », mais aussi en Alsace, Val de Loire, dans les Charentes et le Sud-Ouest, « y compris le Bordelais », selon la note du SSP.
Les régions méditerranéennes, moins touchées par la sécheresse car arrosées au printemps, devraient connaître une production normale. « Dans le Languedoc-Roussillon, malgré une diminution des surfaces en production estimée entre 3 et 4 % selon les départements par rapport à 2010, le potentiel de production pourrait être plus élevé que la faible récolte de 2010 », précise le ministère.