Michel Barnier a réaffirmé dimanche «son opposition au projet de la Commission européenne» de permettre la fabrication de vin rosé, sans indication géographique, par mélange de vin rouge et de vin blanc. La Commission européenne a de son côté indiqué lundi ne pas vouloir rouvrir les discussions.
«La France a depuis plusieurs mois fait connaître son opposition au projet», souligne le ministère dans un communiqué. La Commission «vient de faire une proposition de compromis, en proposant des règles d'étiquetage distinctif, à la convenance de chaque Etat membre», rappelle le communiqué. «La France ne se satisfait pas de cette proposition, elle est le seul Etat membre à ne pas l'avoir acceptée», poursuit-il.
Michel Barnier affirme que «la seule solution acceptable est un maintien de l'interdiction actuelle de produire des vins de table rosés par coupage de rouge et de blanc» et que «ce point précis n'est pas négociable».
Le ministre ajoute que «la France fera tout pour que cette interdiction soit rétablie dans le projet de règlement de la Commission» et qu'«en tout état de cause, la France continuera à interdire la production sur son territoire» de vin de table rosé par coupage de vin rouge et de vin blanc.
La Commission européenne a indiqué lundi ne pas vouloir rouvrir les discussions sur l'autorisation de fabriquer du vin rosé en coupant du vin rouge et du vin blanc, en dépit des demandes en ce sens du ministre français de l'Agriculture.
«Nous avons compris la semaine passée après le vote que la France serait prête à voter pour le paquet de changement des pratiques oenologiques» incluant ce compromis, lors du vote définitif prévu au niveau des experts de l'UE le 27 avril, a déclaré le porte-parole de la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel.
«Pour le moment, (la commissaire à l'Agriculture Mariann) Fischer Boel est déterminée à garder l'accord sur la réforme du secteur du vin», a ajouté le porte-parole, Michael Mann, en rappelant que les votes sur ces sujets se décidaient à la majorité qualifiée.
Depuis des semaines, les producteurs de vin rosé français, ceux de Provence surtout, protestent contre un projet européen prévoyant d'autoriser dans l'UE la fabrication de vin de table rosé simplement en mélangeant du vin rouge et du vin blanc, pratique déjà utilisée par les principaux concurrents de l'Europe dans le monde, en Australie ou en Afrique-du-Sud.
Le compromis adopté mardi prévoit que le rosé français bénéficie d'un étiquetage spécifique de «vin traditionnel» pour le distinguer des produits issus de simples mélanges de rouge et de blanc.